Ratio personnel de santé/population en Afrique : il est de 1,55 professionnel de la santé pour 1000 personnes, selon une étude

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Une importante pénurie de travailleurs de la santé en Afrique compromet la fourniture et l’accès aux services de santé, bien que les pays de la Région aient consenti des efforts pour soutenir le personnel, d’après une nouvelle étude de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).

 

L’étude, publiée cette semaine dans la revue British Medical Journal Global Health sous le titre « Le statut du personnel de santé dans la Région africaine de l’OMS : conclusions d’une étude transversale » et qui a porté sur 47 pays africains, montre que le ratio dans la Région est de 1,55 professionnel de la santé (médecins, infirmiers et sages-femmes) pour 1000 personnes. Ce nombre est en dessous du seuil de densité défini par l’OMS à 4,45 professionnels de la santé pour 1000 personnes nécessaires pour parvenir à la couverture sanitaire universelle.

Quatre pays (Maurice, la Namibie, les Seychelles et l’Afrique du Sud) ont dépassé le ratio personnel de santé/population de l’OMS.

Le personnel de santé de la Région est aussi inégalement réparti d’un pays à l’autre, allant de 0,25 travailleur de la santé pour 1000 personnes au Niger (le ratio le plus bas de la Région) à 9,15 pour 1000 personnes au Seychelles – le ratio le plus élevé de la Région.

En 2018, il y avait environ 3,6 millions de professionnels de la santé dans les 47 pays étudiés. Il en ressort que 37 % d’entre eux sont des infirmiers(ères) ou des sages-femmes, 9 % sont des médecins, 10 % du personnel de laboratoire, 14% des agents de santé communautaires, 14 % appartiennent à d’autres groupes de personnel de santé et 12 % sont des salariés de soutien ou administratifs.

La pénurie de longue date de travailleurs de la santé en Afrique est due à plusieurs facteurs, parmi lesquels des capacités de formation insuffisantes, une croissance démographique rapide, la migration internationale, une faible gouvernance du personnel de santé, des changements de carrière, ainsi que des difficultés à retenir les travailleurs de la santé. On estime qu’il manquera 6,1 millions de professionnels de la santé en Afrique d’ici à 2030, une hausse de 45 % depuis 2013, date à laquelle les dernières estimations ont été réalisées.

« L’importante pénurie de professionnels de la santé en Afrique a des implications désastreuses. Sans un personnel adéquat et bien formé, répondre aux défis tels que la mortalité maternelle et infantile, les maladies infectieuses et les maladies non transmissibles, mais aussi la fourniture de services de santé essentiels comme la vaccination, reste une bataille difficile », a déclaré la Dre Matshidiso Moeti, Directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique.

Au niveau mondial, la Région du Pacifique occidental – qui comprend l’Australie, la Chine, le Japon et la Malaisie – présente le nombre le plus élevé de médecins avec 4,1 millions d’entre eux, et 7,6 millions d’infirmières en 2020, d’après un rapport sur les ressources humaines dans le secteur de la santé présenté par le Directeur-général de l’OMS à l’Assemblée mondiale de la Santé 2022. La Région européenne compte 3,4 millions de médecins et 7,4 millions d’infirmières. En comparaison, la Région africaine a environ 300 000 médecins et 1,2 million d’infirmières.

Pour renforcer le système de santé de l’Afrique, il est crucial de répondre aux pénuries persistantes et à la mauvaise répartition du personnel de santé. Les pays doivent augmenter considérablement les investissements dans le renforcement du personnel de santé afin de répondre à leurs besoins actuels et futures. Des mesures fortes sont également nécessaires pour stimuler la formation et le recrutement de travailleurs de la santé, de même que pour améliorer leur déploiement et les maintenir à leur poste.

Plusieurs pays africains ont réalisé des progrès pour combler le déficit. Néanmoins, l’étude de l’OMS publiée cette semaine reconnaît que la résolution de la pénurie de personnel de santé reste difficile à cause de la complexité et de l’ampleur du problème.

Source : OMS Afrique

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