Accouchement : des données récentes révèlent que les femmes sont victimes de mauvais traitements

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De nouvelles données issues d’une étude réalisée par l’OMS et publiée le 9 octobre dans The Lancet montrent que dans quatre pays à faible revenu, plus d’un tiers des femmes ont été victimes de mauvais traitements lors de leur accouchement dans des établissements de santé. Les femmes les plus jeunes et les moins instruites sont les plus exposées à ce risque, qui peut aller de la violence physique et verbale, à la stigmatisation et à la discrimination, en passant par les interventions médicales effectuées sans leur consentement, le recours à la force pendant les interventions et l’abandon ou la négligence par le personnel de santé.

Cette étude, menée au Ghana, en Guinée, au Myanmar et au Nigéria, révèle que 838 femmes sur les 2016 rencontrées (soit 42 %) ont subi des violences physiques ou verbales, ou ont été victimes de stigmatisation ou de discrimination. Quatorze pour cent ont subi des violences physiques, le plus souvent des gifles, des coups ou des coups de poing. On a également observé des taux élevés de césariennes, d’épisiotomies (coupures chirurgicales faites à l’ouverture du vagin pendant l’accouchement) et d’examens vaginaux pratiqués sans consentement.

Les lignes directrices de l’OMS s’attachent à promouvoir des « soins de maternité respectueux », c’est-à-dire des soins qui sont fournis à toutes les femmes de façon « à préserver leur dignité, leur intimité et la confidentialité, à garantir leur protection contre la souffrance et les mauvais traitements, et à permettre des choix éclairés ainsi que le soutien continu pendant le travail et l’accouchement ».

Des niveaux élevés de maltraitance verbale et physique

L’étude a observé 2016 femmes pendant le travail et l’accouchement au Ghana, en Guinée, au Myanmar et au Nigéria. Des entrevues ont également été menées auprès de 2672 femmes après l’accouchement, qui ont révélé des niveaux de maltraitance similaires à ceux des observations directes.

Parmi les 2016 femmes qui ont fait l’objet d’observations, les chercheurs ont noté que 35 accouchements par césarienne (13 %) avaient été effectués sans consentement, de même que 190 épisiotomies sur 253 (soit 75 %), et 2611 examens vaginaux sur 4393 (soit 59 %).

En plus de la violence physique, 752 femmes sur 2016 (soit 38 %) ont subi des niveaux élevés de violence verbale : le plus souvent, on leur a crié dessus, on les a injuriées ou on s’est moqué elles. Onze femmes ont été victimes de stigmatisation ou de discrimination, généralement en raison de leur race ou de leur origine ethnique.

La voie à suivre

Pour lutter contre les mauvais traitements lors de l’accouchement, les systèmes de santé doivent être tenus de rendre des comptes, et des ressources suffisantes doivent être mises en place pour fournir des soins de santé maternelle de qualité et accessibles ainsi que des politiques claires sur les droits des femmes. Les prestataires de soins de santé doivent également bénéficier d’un soutien et d’une formation afin de veiller à ce que les femmes soient traitées avec compassion et dignité.

Les stratégies possibles sont les suivantes :

-Réaménager les salles de travail pour qu’elles répondent aux besoins des femmes, notamment en leur permettant d’avoir leur intimité et d’être accompagnées d’une personne de leur choix pendant le travail ;

-Améliorer le processus de consentement éclairé pour toutes les interventions médicales ;

-Proposer un mentorat et un soutien suffisants aux agents de santé pour les aider à dispenser des soins de meilleure qualité ;

-Permettre à toutes les femmes qui le désirent qu’un accompagnant de leur choix reste avec elles pendant le travail et l’accouchement ;

-Accroître la demande du public pour des services de maternité de qualité qui dispensent des soins axés sur les femmes et qui ne tolèrent aucune forme de mauvais traitements.

Les associations professionnelles peuvent également jouer un rôle crucial pour promouvoir et encourager des soins respectueux chez les sages-femmes, les obstétriciens et les autres prestataires de soins de maternité, et protéger leurs droits. L’OMS les appelle à collaborer pour veiller à ce que les cas de mauvais traitements pendant l’accouchement soient systématiquement identifiés et signalés, et à ce que des mesures adaptées aux besoins locaux soient mises en œuvre.

Les résultats de l’étude devraient servir à informer les politiques et les programmes afin de garantir que toutes les femmes vivent une expérience positive de la grossesse et de l’accouchement, avec l’appui de prestataires de soins compétents dans des systèmes de santé performants.

Cette recherche a été rendue possible grâce au soutien du peuple américain par l’intermédiaire de l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID) et du Programme spécial PNUD/FNUAP/UNICEF/OMS/Banque mondiale pour la recherche, le développement et la formation à la recherche en reproduction humaine (HRP) du Département Santé reproductive et recherche de l’OMS.

Source : OMS

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