« Les signes révélateurs d’une maladie cardiaque, peuvent être une sudation excessive », selon  Dr Adama Sawadogo

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Le cœur est un organe sensible. Il est à manipuler avec précaution, surtout quand il est sujet à des malformations ou de maladies susceptibles de jouer sur la qualité de vie des patients. Dr Adama Sawadogo est un spécialiste de la chirurgie cardiaque. Après plusieurs années d’études et de stages en Afrique, en Asie et en Europe, il est revenu au Burkina Faso pour réparer les cœurs.  Dans cette interview, Dr Sawadogo se livre à cœur ouvert.

 

«Santeactu.bf » : Rappelez-nous brièvement votre parcours

 

Dr Adama Sawadogo : Je suis Dr Adama Sawadogo, chirurgien cardiovasculaire au Centre hospitalier universitaire de Tengandogo.

Je suis un jeune Burkinabè qui est, avant tout, un passionné de la chirurgie depuis mes années de lycée. C’est ainsi que quand j’ai été admis au baccalauréat en 2000, j’ai fait la faculté de médecine de l’Université de Ouagadougou, actuellement Université Pr Joseph Ki-Zerbo. A la fin de mes études, j’ai soutenu mon doctorat de médecine en 2008 et j’ai enchaîné avec une spécialisation en chirurgie générale jusqu’en 2012. Quand je suis devenu chirurgien, j’ai décidé de poursuivre ma formation en chirurgie cardiaque. J’ai tour à tour fait l’Europe, l’Afrique et l’Asie.

Ma formation a débuté à l’université catholique de Louvain à Bruxelles en Belgique. Après, j’ai été à Birmingham en Angleterre, puis, je suis venu à Dakar au Sénégal où je suis passé par le Service de chirurgie thoracique et cardiovasculaire. J’y ai fait deux ans avant de repartir en France à Clermont-Ferrand. Et c’est en fin 2019 que je suis rentré.  Après quelques mois d’exercice, je suis allé au Vietman à Hochiminville qu’on appelait Saïgon. Depuis mon retour du Vietnam, j’exerce quotidiennement cette spécialité au Centre hospitalier universitaire (CHU) de Tengandogo.

 

Quelle est la différence entre les conditions de travail là où vous avez fait vos différents stages et là où vous exercez actuellement ?  

 

En termes de conditions de travail, le gap est important. La première moitié de ma formation s’est passée exclusivement en Europe, en Belgique et au Royaume-Uni. A la fin de ces deux stages, j’étais un peu envahi par le découragement parce que je me suis dit que s’il faut réunir l’équipement que j’ai vu sur place là-bas, s’il faut avoir les mêmes systèmes de santé pour pouvoir opérer les cœurs, peut-être que j’ai perdu mon temps parce que je n’allais pas pouvoir le faire au Burkina. D’où mon voyage au Sénégal qui était un pays assez proche du Burkina géographiquement. Et en termes de revenus économiques, ce sont les mêmes réalités. J’ai été au Sénégal pour voir comment, malgré la carence en ressources, les médecins arrivaient à opérer les cœurs. Initialement, je devais faire une année, mais c’était tellement intéressant que j’ai prolongé mon stage. C’est après le Sénégal que l’optimisme est revenu quant à la possibilité de pouvoir opérer des cœurs au Burkina. Il est vrai qu’à la fin de ma formation, j’ai voulu aller au Vietnam parce que c’est un pays à revenus intermédiaires et en termes d’activités de chirurgie cardiaque, le Vietnam est au même niveau de qualité que le standard européen. Aussi, l’épidémiologie des maladies cardiaques est très semblable au contexte africain. C’est pourquoi j’ai fait un stage tropical dans ce pays pour essayer de trouver des solutions face à la carence économique qui est celle du Burkina.

 

Quelle est la différence entre la chirurgie à cœur ouvert et la chirurgie à cœur fermé ?

 

L’intitulé de notre discipline est chirurgie thoracique et cardiovasculaire. C’est une discipline qui est très vaste parce qu’elle demande un travail pointu. Cela fait que nous faisons des orientations à l’intérieur de la discipline, que l’on appelle option professionnelle.  C’est pourquoi vous avez ceux qui font la chirurgie thoracique qui est le traitement par la chirurgie des affections des poumons, de la trachée, du système respiratoire et des plèbes.  On a la chirurgie vasculaire qui est le traitement des vaisseaux, des artères, des veines, des lymphatiques, du tronc et des membres. On a le dernier volet qui est la chirurgie cardiaque ou encore cardio-vasculaire, parce que, souvent, les deux sont jumelés, qui s’occupent des affections du cœur et des gros vaisseaux.

Depuis très longtemps, dans les manuels de chirurgie, le cœur était considéré comme un organe intouchable, c’est-à-dire un organe sur lequel il était difficile de pratiquer des opérations parce que tant que le cœur bat, il y a la vie et on ne peut pas l’arrêter. Le cœur, c’est aussi la banque de sang de l’organisme. Donc, pour qu’on puisse l’opérer, il faut avoir un organe immobile et vidé de son sang. La chirurgie cardiaque a été rendue possible grâce à la technologie qui permet d’arrêter le cœur et de l’ouvrir en toute sécurité. Avant l’arrivée de cette technologie, on a commencé par des techniques portées sur des malformations des gros vaisseaux souvent rattachés au cœur. Et ce sont des interventions où on n’a pas besoin d’exposer le cœur et on peut faire la réparation sans ouvrir les cavités cardiaques. On n’a pas besoin de faire recours à une machine pour l’intervention. C’est ce qu’on appelle la chirurgie à cœur fermé.

La chirurgie à cœur ouvert est une chirurgie où on aborde le cœur en toute sécurité ; on dévie le sang qui revient au niveau du cœur et au niveau des poumons puis on arrête le cœur et on arrête la respiration. La fonction du cœur et celle du poumon sont remplacées par la même machine. Après cela, on procède à l’arrêt du cœur, à son ouverture, à la réparation de la lésion et au redémarrage.

 

 

Quelle est la chirurgie que vous pratiquez ?

 

J’ai été formé pour faire tous les types de chirurgie. Mais depuis mon retour en 2019, j’ai commencé par la chirurgie à cœur fermé parce que sur le plan logistique, sur le plan technique, ce sont les interventions les plus accessibles, qui ne nécessitent pas un équipement de taille. Je fais plus de chirurgies à cœur fermé mais les tendances seront inversées et bientôt, il y aura plus de cœur ouvert que de cœur fermé.

 

Quand recourt-on à la chirurgie du cœur ?

 

Le cœur est un organe qui fait l’objet de maladies acquises et de maladies congénitales. Les maladies acquises sont l’impact de l’environnement. C’est lié à des facteurs nutritionnels, à tout ce qui nous entoure, qui puisse impacter le cœur après notre naissance. Les pathologies congénitales sont les maladies déjà présentes à la naissance. C’est-à-dire qu’on naît avec. Le cœur aussi fait l’objet d’atteinte, comme tous les autres organes. Une fois que le cœur est malade, dans la plupart des cas, la chirurgie intervient comme un dernier recours. Si je résume les moyens de traitement du cœur, il y a ceux qu’on appelle les moyens de la cardiologie conventionnelle. C’est essentiellement les traitements médicamenteux qu’on utilise pour soigner le cœur. Le deuxième type de moyens, c’est la cardiologie interventionniste qui est une méthode à cheval entre la cardiologie conventionnelle et la chirurgie qui consiste à faire des actes invasifs sur le cœur mais sans l’ouvrir. Par exemple, les artères coronaires malades du cœur dans lequel on met un dispositif pour les dilater. Ou bien l’existence d’un trou anormal au niveau du cœur que l’on bouche avec un dispositif appelé patch.

Le troisième type de traitement est la chirurgie cardiaque qui est un traitement qui est très lourd, très risqué et très cher, vu ce qu’il faut mobiliser comme moyens techniques, humains et tout ce qui suit.

On opère un cœur quand la cardiologie conventionnelle et la cardiologie interventionnelle ne peuvent pas résoudre le problème. La chirurgie intervient comme un dernier recours.

 

Quid des malformations cardiaques chez les enfants ?

 

Les malformations cardiaques que l’on appelle cardiopathies congénitales, sont des anomalies du cœur qui surviennent pendant la période fœtale, c’est-à-dire pendant que l’enfant est encore dans l’utérus de la maman. Ce sont des maladies qui existent à la naissance. Pour ces cardiopathies congénitales, dans la plupart des cas, la cause n’est pas connue. Mais nous parlons de facteurs qui favorisent l’apparition de ces pathologies. Nous parlons de facteurs étiologiques. Pour ces facteurs étiologiques, on peut les regrouper en deux groupes de causes. Premièrement, il y a les causes qui sont liées à une aberration chromosomique, c’est-à-dire à une anomalie de l’information génétique. Dans ce groupe, nous avons, soit, des causes liées à une modification anormale des chromosomes. Par exemple, la trisomie 21. La trisomie 21 est liée à une maladie qu’on appelle Canal atrio-ventriculaire (CAV). Devant tous les cas de trisomie, il faut systématiquement rechercher cette maladie. On a remarqué que lorsque l’information génétique est modifiée, il y a apparition de certaines cardiopathies congénitales.

Le deuxième grand lot, ce sont des malformations secondaires liées soit à une maladie secondaire, soit à un traitement chez la mère ; les infections telles que la rubéole maternelle qui expose l’enfant à faire une persistance du canal artériel.  Il y a la prise de certains toxiques comme l’alcool qui peut exposer un enfant à une cardiopathie. Il y a des médicaments contre l’épilepsie. Il y a le diabète maternel. Une maman qui est diabétique, déséquilibrée pendant la grossesse, expose l’enfant à une malformation cardiaque.

 

Qu’en-est-il des contraceptifs ?

 

A ce que je sache, les contraceptifs ne sont pas considérés comme étant toxiques. Je ne connais pas d’étude qui prouve que la contraception peut-être à l’origine de malformation cardiaque.

 

Recevez-vous beaucoup d’enfants pour des cas de malformations cardiaques ?

 

C’est mon train-train quotidien. Tous les jours, ça vient. Rien que ce matin, j’en ai reçu cinq et pourtant, ce n’est pas mon jour de consultation. Le cœur, c’est l’organe qui est le plus victime de malformations. A l’échelle du monde, les études montrent que les malformations congénitales surviennent jusqu’à peu près 8 cas sur 1000 naissances vivantes. Au Burkina Faso, des études soutiennent ce chiffre. On n’est pas loin d’un cas de malformation sur 100 naissances. En 2020, il y a des études qui montrent qu’il y a plus de 700 000 naissances au Burkina Faso. Si vous faites un rapport, il y a plus de 5 000 cas de malformations cardiaques. La plupart du temps, à la naissance, ce n’est pas connu. Il y a des malformations qui seront symptomatiques au fur et à mesure que l’enfant  commence à grandir. Malheureusement, beaucoup vont mourir à la naissance avant qu’on ne fasse le diagnostic. Chaque année, au Burkina, il y a des milliers de cas de malformations cardiaques. Pour le moment, notre liste n’est pas tout à fait une liste nationale parce que dans tous les hôpitaux, même en province, chaque cardiologue a sa propre liste et chacun essaie, par relation interposée, de pouvoir évacuer le maximum surtout via les ONG. Nous avons des centaines d’enfants que nous suivons, qui ont besoin d’être opérés et qui souffrent de malformations congénitales.

 

Est-ce que ce sont toutes les malformations cardiaques que l’on opère ?

 

Nous avons des malformations qui peuvent être opérées de façon efficace. Elles peuvent disparaître par cure complète. On les opère une bonne fois pour toutes. Il y a des malformations que l’on peut opérer mais qui vont toujours persister. Ces techniques sont appelées des techniques palliatives. On opère pour aider l’enfant à grandir mais sans toucher à la malformation. C’est comme si on a dévié le problème.

Le troisième lot, ce sont les malformations où on fait une abstention chirurgicale. Ce sont des malformations majeures qu’on ne touche pas parce qu’on va précipiter la mort de l’enfant. Il y a des malformations qu’on ne peut pas opérer. L’enfant est condamné à mourir. Il y a des malformations qui ne sont pas du tout compatibles à la vie. Les enfants vont résister quelques mois voire quelques années, mais ils n’atteindront jamais la vie adulte.

 

Le coût de la chirurgie est-il accessible aux parents des enfants atteints de malformations ?

 

Le coût n’est certainement pas accessible aux parents mais il faut partir sur le principe sur lequel la chirurgie cardiaque est très onéreuse, quoi qu’on fasse, parce que l’équipement est très cher. C’est une chirurgie qui se fait en multidisciplinarité. Il y a beaucoup plus de spécialistes qui interviennent avant le bloc, pendant l’intervention et après. Donc, c’est tout cela qui fait que c’est très cher. Mais il faut relativiser parce que quand on évacue un enfant en Europe, on est largement au-dessus de 20 millions de F CFA, pour les malformations simples. Si c’est opéré sur place, c’est cinq à six fois moins cher. Cela va coûter 4 à 5 millions de F CFA depuis le bilan jusqu’à la sortie. C’est une chirurgie qui reste tout de même chère. C’est pourquoi dans tous les pays où ça se pratique, ce sont les assurances qui couvrent les soins dans les pays à revenus élevés ou bien ce sont des fondations, des mécènes qui appuient dans les pays à revenus intermédiaires.

 

Combien d’enfants avez-vous opérés avec succès ?

 

On est à plus de 20 enfants que l’on a opérés à cœur fermé et moins d’une dizaine pour les cœurs ouverts.

Pouvez-vous partager avec nous, une expérience d’opération menée avec succès, qui vous a marqué ?

 

La première expérience enthousiasmante, pour moi, c’était le premier cas d’opération à cœur fermé, en avril 2019, qui a porté sur une fillette de 6 ans qui est née avec une persistance du canal artériel (PCA). C’est-à-dire qu’elle est née avec une communication anormale entre les gros vaisseaux du thorax que sont l’aorte et l’artère pulmonaire. C’est un canal qui existe pendant la période fœtale et qui est utile au développement de l’enfant avant sa sortie du ventre de la mère. Normalement, à la naissance, ce canal devait se refermer. Chez cette petite fille, le canal ne s’est pas refermé. Elle était tout le temps, essoufflée avec des bronchites, tout le temps, hospitalisée. C’était la toute première fois que l’on devait opérer un cœur au Burkina Faso. Le stress était à son comble et quand on a réussi, l’émotion était très forte. Dans l’équipe, il y en a qui ont versé des larmes de joie. Suite à cette intervention, nous avons pu faire les autres et c’est devenu la routine.

Le deuxième cas qui m’a le plus touché, c’était en janvier 2021 où nous avons fait la première série d’interventions à cœur ouvert. C’était le premier cas et cela m’a marqué. Ce cas portait sur une fillette de 14 ans qui habite à Léo et qui m’a été référée par son cardiologue. C’est une élève qui n’arrivait plus à faire les épreuves sportives. Elle était tout le temps, essoufflée. Elle a consulté un pédiatre puis un cardiologue qui a révélé l’existence d’une communication inter-auriculaire qui est aussi un passage anormal entre les deux oreillettes.  Ici, à la différence de l’opération à cœur fermé, il fallait réparer la lésion à partir de l’intérieur de la cavité du cœur. Donc, il fallait ouvrir le cœur. L’administration a beaucoup travaillé et nous avons été appuyés par une ONG partenaire qui est la Chaîne de l’espoir qui nous a aidés en termes d’équipement, de formation et de recyclage de notre personnel. On a préparé l’intervention ensemble, une partie burkinabè et une partie française. Il y a même eu une partie italienne. Il y a eu plusieurs missions techniques de vérification du matériel, de mise à niveau jusqu’à ce qu’on choisisse une date, après plusieurs reports liés à l’épidémie du Covid-19. C’était un défi pour tout le monde. Nous avons fait des nuits blanches, on a répété jusqu’au jour-J où nous avons commencé sans incidents jusqu’à ce qu’on puisse arrêter le cœur, l’ouvrir. Elle s’est réveillée et est repartie normalement chez elle. Elle a repris ses cours normalement et est en classe de 3e. Nous lui souhaitons bonne chance pour le BEPC. Ces deux cas m’ont marqué parce que la première fois est toujours particulière.

 

Quelles difficultés rencontrez-vous ?

 

Depuis qu’on a commencé l’activité, le nombre de patients que l’on reçoit chaque jour, ne fait   qu’augmenter. Ma frustration est de ne pas pouvoir opérer tous les patients qui viennent à nous. Les malformations que l’on opère, jusqu’à présent, c’est la Chaîne de l’espoir qui paye pour ça. Mais on aimerait avoir un soutien franc et national. Ce n’est pas très intéressant de ne compter que sur des ONGs. Mon cri de cœur c’est d’inviter tout Burkinabè qui veut soutenir notre action, à nous aider à acheter les consommables. Nous avons une équipe qui peut opérer mais il ne nous manque que les consommables. J’interpelle qui de droit de savoir que nous avons besoin de moyens.

 

Des conseils pour les parents ?

 

Même dans le milieu médical, ce n’est pas tout le monde qui comprend la chirurgie cardiaque. Mon parcours en dit long sur la complexité de la tâche. Ce n’est pas un traitement facile. Mais on peut dire aux parents d’amener leurs enfants qui présentent un des signes révélateurs d’une maladie du cœur, soit chez un cardiologue, soit chez un pédiatre. Ces signes révélateurs peuvent être une insuffisance de la prise du poids, une baisse de l’activité. Les signes révélateurs peuvent être des difficultés respiratoires, des enfants qui sont tout le temps, hospitalisés parce qu’ils ont des bronchites à répétition et toussent tout le temps. Et c’est plus visible au niveau des lèvres de l’enfant ou de la langue, la paume, la plante des pieds. Chez les personnes de peau blanche, cela se manifeste par une coloration de la peau. Mais chez les sujets de type africain, on observe une noirceur exagérée. Les signes révélateurs d’une maladie cardiaque, peuvent être une sudation excessive, c’est-à-dire que la sueur de l’enfant coule plus que d’habitude. Même quand il fait froid, sa sueur coule.

 

Interview réalisée par Françoise DEMBELE

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