Les premiers moustiques porteurs de Wolbachia, une bactérie qui les empêche de transmettre les arbovirus (dengue, Zika, chikungunya…), ont été lâchés ce mercredi 10 juillet 2019 à Nouméa, en Nouvelle-Calédonie, dans le cadre du World Mosquito Program qui implique les équipes de l’Institut Pasteur de Nouvelle-Calédonie. L’objectif de ce programme est d’obtenir, par accouplement des moustiques infectés par cette bactérie avec des moustiques sauvages, une population de moustiques Aedes aegypti incapables de transmettre les arbovirus. Pour cela, les chercheurs de l’Institut Pasteur de Nouvelle-Calédonie ont croisé progressivement ces moustiques porteurs de Wolbachia avec des moustiques non porteurs, assurant ainsi la transmission à la descendance.
Les premiers moustiques Aedes aegypti ont été libérés après avoir été infectés par la bactérie « Wolbachia » lors d’une cérémonie qui a eu lieu dans le centre-ville de Nouméa.
La présence de Wolbachia dans le moustique empêche les arbovirus de s’y multiplier, et les moustiques infectés passent la bactérie à leur descendance.
Les chercheurs de l’Institut Pasteur de Nouvelle-Calédonie travaillent au sein du consortium Word Mosquito Program en partenariat avec l’université de Monash, la mairie de Nouméa et la Direction des Affaires Sanitaires et Sociales (DASS) de Nouvelle-Calédonie. Ils ont procédé à l’infection des moustiques et vérifient le blocage de la transmission des différents arbovirus. En parallèle, ils ont mené des tests pour s’assurer de la fécondité, la fertilité et la longévité des moustiques afin d’assurer son installation dans la capitale. Grâce à 230 pièges répartis dans la ville, ils vérifieront le déploiement de la bactérie dans la population de moustiques.
Le programme prévoit de relâcher chaque semaine pendant 6 mois dans 3 500 points de la ville de Nouméa des moustiques porteurs de Wolbachia, puis de vérifier le déploiement de la bactérie dans la population de moustiques grâce aux pièges installés.
Cette « lutte biologique » constitue un espoir important en complément des moyens de lutte contre les gites larvaires. L’Australie a été pionnière dans ce domaine grâce aux travaux menés depuis près de 20 ans et cette méthode est recommandée par l’OMS.
Source : Institut Pasteur