Déguster le poulet braisé, grillé, rôti, bref,le poulet sous toutes ses formes est le passe-temps favoris de certains Burkinabè. Le poulet, en plus d’être un régal pour nos papilles gustatives, est nourrissant. Mais avant que le produit fini, c’est-à-dire le poulet cuit ne tombe dans nos assiettes, les étapes qu’il traverse peuvent nous couper l’appétit. En effet, la plupart des marchés de volaille sont d’une hygiène répugnante. Il suffit d’y faire un tour pour s’en rendre compte. Le plus souvent, marché de volaille rime avec saletés. Et que dire de l’espace, souvent à l’abri des regards, où sont plumés les gallinacés ! La catastrophe ! Surtout en saison des pluies où poulets égorgés, sang, eau et boue s’entre-mélangent. Un spectacle à vous couper toute envie de manger du poulet. L’eau dans laquelle les gallinacés sont nettoyés est de petite quantité, économie oblige. Elle est aussi très sale parce qu’elle est rarement renouvelée. L’hygiène on s’en moque. L’important c’est la quantité de gallinacés plumés et le bénéfice qui va avec. Certains vont même jusqu’à utiliser des produits pas très recommandables pour la santé pour pouvoir plumer facilement une grande quantité de gallinacés pour des clients qui, souvent, ne sont pas très patients. Et c’est de ces endroits lugubres que les poulets atterrissent dans nos assiettes. D’où la question de savoir ce qu’on nous sert en réalité.
A cela, s’ajoute la qualité même du produit qu’on sert. En effet, sous la pression des clients, c’est souvent de la viande mal cuite qui est servie. Pourtant, la consommation de la viande de poulet non cuite à point peut entraîner une gastro-entérite provoquée par deux bactéries qui sont la salmonelle et la campylobacter. Ces deux bactéries provoquent la diarrhée chez l’Homme. Toute chose que l’on peut éviter.
En ce qui concerne les marchés de volaille, le service d’hygiène est interpellé en ce sens qu’il est temps pour ces marchés de se doter d’espaces salubres qui répondent aux règles d’hygiène en la matière pour ne pas exposer la santé des populations. Manger du poulet, oui mais faire attention à ce qui passe dans nos assiettes est primordial. C’est une question de santé publique.
Anavah KOETA