La Chaîne de solidarité pour la santé et l’éducation (CSSE) a procédé au lancement de la campagne de visites médicales scolaires 2017-2018. Ces visites médicales sont destinées aux enfants des écoles primaires évoluant dans le public comme dans le privé. Le lancement a eu lieu le 21 octobre 2017 à Ouagadougou au Centre hospitalier universitaire pédiatrique Charles de Gaulle.
Pour la campagne 2017-2018, la CSSE compte faire la visite médicale de 20 000 élèves. Un défi qui dénote de l’importance de l’activité. En effet, Dr Madibèlè Kam, médecin-pédiatre, président de la Chaîne de solidarité pour la santé et l’éducation (CSSE) estime que « les visites médicales en milieu scolaire constituent une activité importante pour les élèves. Malheureusement, au Burkina, des élèves de l’école primaire peuvent faire leur cursus scolaire sans rencontrer un médecin. Ce qui fait qu’il y a énormément de pathologies qui peuvent passer inaperçues. Malheureusement, ces pathologies, lorsqu’on les découvre tard, entraînent des situations compliquées ». Et il prend exemple sur la cardiopathie. « Vous avez des enfants qui ont eu des angines à répétition liées à un germe que l’on appelle le streptocoque. Lorsqu’on découvre ces angines, avec 1 000 F CFA, on peut les soigner mais plusieurs années plus tard on peut retrouver le même enfant qui n’a pas été soigné avec un problème cardiaque et il faut obligatoirement une évacuation sanitaire. Ce qui coûte une vingtaine de millions et tout le reste de sa vie il doit prendre des médicaments pour rendre fluide son sang », affirme-t-il. Un tribut lourd à supporter aussi bien pour l’enfant que pour le parent d’élève. Concrètement, la visite médicale consiste, pour une première équipe, à prendre les constances des enfants et de les interroger. La deuxième équipe, composée de médecins, procède à un examen clinique de l’enfant de la tête au pied. Lequel examen peut faire découvrir certaines situations qui peuvent freiner la réussite scolaire des enfants.
La visite médicale scolaire de la CSSE est diversement appréciée par les parents d’élèves. Etienne Sanou, Secrétaire général des parents d’élèves de l’école ACAJOU, fait partie des parents d’élèves qui apprécient positivement ces visites médicales. En effet, il estime que « c’est une bonne initiative parce que tout le monde ne fait pas les visites médicales des enfants. Si la visite médicale se fait à l’école c’est une très bonne chose ». Il poursuit en ces termes, « il faut que les visites médicales scolaires se fassent très souvent et qu’il y ait la communication entre l’association et les parents d’élèves pour que les gens connaissent l’association et les objectifs qu’elle poursuit ». Toute chose qui va permettre de lever des équivoques. Au-delà de la visite médicale, la CSSE joue aussi sur l’aspect prévention à travers la vaccination des scolaires. L’objectif principal pour la CSSE, c’est d’intervenir dans toutes les écoles du Burkina Faso, publiques comme privées. Pour bénéficier de la prestation de la CSSE, chaque élève doit débourser 1 000 F CFA pour les écoles publiques et 2 000 F CFA pour chaque élève des écoles privées.
Le lancement de la campagne de visites médicales scolaires 2017-2018 a été effectué par Judith Estelle Nanéma, chargée de mission au ministère de l’Education nationale et de l’alphabétisation (MENA). « J’apprécie positivement cette campagne. La CSSE est un partenaire légendaire, on travaille ensemble depuis quelques temps », a-t-elle révélé. La chargée de mission du MENA a encouragé la CSSE pour son œuvre utile. « On ne peut que l’accompagner en favorisant son entrée au niveau des structures éducatives où elle intervient », a-t-elle conclu.
La CSSE comporte 160 membres disséminés partout au Burkina Faso. Mais hormis Ouagadougou, la visite médicale scolaire ne se déroule qu’à Koudougou, à Pouytenga et à Léo.
Françoise DEMBELE