Depuis le 4 juin 2015, le Burkina Faso a été déclaré « libre de la circulation du poliovirus sauvage » par la Commission régionale de certification de la région africaine. Le pays n’a pas connu de cas depuis le 25 octobre 2009 mais voilà que la poliomyélite refait surface au Burkina Faso et ce, après 10 ans d’accalmie. Une situation qui préoccupe le gouvernement d’autant plus que le pays des Hommes intègres avait atteint une couverture vaccinale de 91%. Selon la section Afrique de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), un cas de poliovirus dérivé de type 2 (PVDV2) a été détecté, le 3 janvier 2020, dans le district sanitaire de Ouargaye dans la région du Centre-Est, en collaboration avec les autorités sanitaires du Togo voisin. Et, pour l’Organisation, ce seul cas est synonyme d’épidémie. Il s’agit d’un enfant de 2 ans, n’ayant pas achevé son calendrier vaccinal et qui a présenté une paralysie des membres inférieurs avec des difficultés à la marche. Et depuis lors, les cas se multiplient. Par ces cas, le Burkina Faso rejoint ainsi six autres pays voisins en épidémie. Il s’agit du Ghana, de la Côte d’ivoire, du Bénin, du Togo, du Niger et du Mali. Etant une maladie liée au péril fécal, le virus de la poliomyélite se transmet facilement par les mains sales et le manque d’hygiène. Il peut demeurer actif plusieurs semaines dans l’eau et la nourriture contaminées. Et après ingestion, le virus se multiplie dans les cellules de la gorge, des intestins et excrété dans les selles. Selon Dr Issa Ouédraogo, Directeur de la prévention par les vaccins, « le virus de la poliomyélite envahit le système nerveux et peut entraîner une paralysie totale en quelques heures ». Une paralysie qui est irréversible dans la majorité des cas. C’est pourquoi il est important que les parents assainissent le milieu de vie des enfants de moins de cinq ans. En plus, ils doivent veiller à respecter le calendrier vaccinal de l’enfant parce qu’il est dit que « l’administration des vaccins oraux et injectable contre la polio à plusieurs reprises, lui confère une protection à vie ». Ne faisons pas attention aux fausses informations qui circulent sur les vaccins mais protégeons nos enfants par le vaccin car « la poliomyélite n’a pas de traitement curatif ». Il est temps de bouter définitivement le virus hors des frontières du Burkina et au-delà, de l’Afrique.
Par Françoise DEMBELE