Comment les moustiques transmettent-ils les virus aux hommes ? Sarah Merkling, chercheuse à l’Institut Pasteur et lauréate d’une bourse l’Oréal-UNESCO pour les Femmes et la Science, nous explique ses travaux. Sarah Merkling est post-doctorante dans l’équipe de Louis Lambrechts (groupe à 5 ans Interactions Virus-Insectes), à l’Institut Pasteur. Elle nous explique ses travaux sur les interactions entre virus et insectes, son questionnement sur comment des virus peuvent être transmis des moustiques aux hommes, dans l’optique de créer des moustiques qui ne pourraient plus transmettre de virus.
Sur quoi travaillez-vous ?
Dans notre laboratoire on travaille sur les interactions entre les virus et les insectes. On essaye de comprendre comment les virus peuvent être transmis par les moustiques aux hommes. Ce que l’on sait pour le moment, c’est que les moustiques s’infectent avec des virus comme celui de la dengue ou du Zika lorsqu’ils nous piquent. Ensuite le virus va se multiplier dans le moustique avant d’être retransmis à une nouvelle personne qui n’est pas encore infectée. Pour le moment, on ne sait pas encore comment le virus fait pour passer du repas sanguin dans l’estomac du moustique et au-delà dans son corps. Et c’est cette étape en particulier que nous essayons d’élucider.
Quelles sont les perspectives à long terme de vos travaux ?
A long terme si on arrive à comprendre mieux comment le virus fait pour entrer dans le moustique, on peut imaginer la création de « super-moustiques » qui seront incapables de multiplier le virus et de le transmettre par la suite aux hommes.
Que représente pour vous cette bourse l’Oréal-Unesco ?
Cette bourse représente pour moi plusieurs choses. Comme toute les bourses de recherche, elle nous permet de réaliser des travaux, de participer à des congrès, de publier des articles. Par exemple, cette bourse va me permettre d’établir des collaborations, de me rapprocher des spécialistes qui développent en ce moment des techniques de séquençage de très haut niveau et innovantes que je vais pouvoir utiliser pour réaliser mes projets de recherche. C’est aussi une bourse qui met en lumière les femmes et les sciences. A l’heure actuelle, il y a une sous-représentation des femmes dans le domaine scientifique. Souvent, leurs travaux sont moins reconnus, moins mis en valeur. Cette bourse permet de mettre en valeur les travaux de jeunes femmes travaillant dans le domaine scientifique.
Propos retranscrits par Anavah KOETA
Source : Institut Pasteur