Depuis 1988, l’Assemblée mondiale de la santé a adopté d’éradiquer la poliomyélite d’ici à l’an 2 000. Un objectif qui a été repoussé à cause de certains pays qui sont restés à la traine. C’est pourquoi l’Assemblée mondiale, en 2012, a fait de l’éradication de la poliomyélite une urgence de santé publique mondiale tout en invitant les pays à mener des actions visant à renforcer les programmes de vaccination de routine. D’où l’introduction du vaccin antipoliomyélitique inactivé (VPI) dans le programme de vaccination élargi du Burkina Faso. L’introduction officielle du vaccin a eu lieu le 20 juillet 2018 au Centre de santé et de promotion sociale de Nongr-massom.
Le vaccin antipoliomyélitique oral (VPO) va progressivement disparaitre au profit du vaccin antipoliomyélitique injectable (VPI). En effet, « il s’agit d’un vaccin contenant également 3 sérotypes 1, 2 et 3 mais inactivé, très immunogène et susceptible de protéger la population si la couverture vaccinale effective atteint 95% », a affirmé Alimata Diarra/Nama représentant résident de l’OMS.
Pour elle, l’introduction de ce nouveau vaccin dans le Programme national d’immunisation au Burkina Faso représente un progrès considérable et marque une étape précieuse dans l’assaut final pour l’éradication mondiale de la poliomyélite. Et selon le ministre de la santé, Nicolas Meda, « le vaccin polio injectable est plus puissant que le vaccin polio-oral et est administré au 4ème mois de la vie du nouveau-né ».
Cependant, l’immunité de groupe ne peut être perçue que si une grande partie des enfants est vaccinée. C’est pourquoi, Alimata Diarra/Nama a invité les autorités administratives, les autorités locales traditionnelles, coutumières et religieuses à s’engager pleinement afin que tous les enfants de la tranche d’âge concernée soient présentés au service de vaccination pour recevoir leur dose de vaccin. Sans cela, les efforts déployés resteront vains à cause du risque de retour de la poliomyélite à long terme. Toute chose qui nécessite une implication au niveau de la sphère politique. Et le Président du Faso, Rock Marc Christian Kaboré, désigné « champion de la vaccination » par l’Alliance mondiale pour les vaccins et la vaccination, à travers le ministre d’Etat, Simon Compaoré, a confié que l’introduction de ce vaccin traduit l’engagement du gouvernement à concrétiser l’établissement d’un pacte national pour l’accélération de la réduction de la mortalité maternelle et infantile et pour la promotion de la santé des adolescents.
Et pour lui, « ce nouveau vaccin qui vient augmenter le nombre de vaccin du programme élargi de vaccination à quatorze (14) constitue un tournant décisif de la marche du Burkina vers l’éradication de la poliomyélite ».
Par ailleurs, il faut noter que depuis 2009, aucun cas de poliomyélite n’a été notifié sur le territoire burkinabè.
Françoise DEMBELE