Fatogoma a une envie pressante de se soulager alors qu’il est en ville pour faire ses courses. Sa seule option, chercher des toilettes publiques au plus vite pour se libérer. A la vue des toilettes d’un établissement secondaire public, il laisse échapper un ouf de soulagement et s’y engouffre. Mal lui en a pris ! C’est à reculons qu’il en est sorti, la main plaquée sur le nez pour ne laisser passer aucun courant d’air. Ne cherchez pas loin, c’est l’insalubrité ambiante des toilettes qui lui a fait oublier son envie pressante. Et cela est fréquent. C’est une lapalissade que de dire que les toilettes publiques sont infréquentables. Qu’il ne vous vienne donc pas à l’idée de vous soulager hors de chez vous, c’est-à-dire dans un endroit public, à moins que l’on ne vous y contraigne avec un fusil sur la tempe. Lorsqu’elles existent (ce qui n’est pas toujours le cas), les toilettes publiques ressemblent beaucoup plus à des dépotoirs du fait qu’elles sont mal entretenues et répugnantes. Toute chose qui ne cadre pas avec leur vocation qui est de donner une alternative à ceux qui sont loin de chez eux et qui sont dans le besoin, qui pour se refaire une beauté, qui pour se soulager ou se rafraîchir. En tout cas, cet espace est incontournable là où il y a du monde. Malheureusement, c’est le lieu de prédilection des microbes et autres germes comme le confirme le Pr Charles Gerba, microbiologiste : « Les toilettes sont des nids de microbes ». On peut facilement y contracter des maladies telles la gastro-entérite et bien d’autres infections. Et la gente féminine est souvent exposée. En effet, se soulager dans des toilettes sales peut se révéler périlleux pour elle. D’ailleurs, même en apparence propres, ces toilettes peuvent être la cause d’infections. D’où la nécessité de travailler à avoir des toilettes salubres. Cela fait partie de l’hygiène, même si force est de reconnaître que cette perception du lieu d’aisance, par excellence, n’est pas partagée par tous. Le constat est parlant. Que ce soit dans les écoles, dans les hôtels, les ministères et même dans les formations sanitaires, se soulager est toujours problématique. La culture des toilettes propres n’est pas ancrée dans les habitudes des populations. Si fait que, même quand on paye pour se soulager, ce n’est pas évident, comme s’il était dit que bien entretenir des toilettes publiques étaient un crime.
Et pourtant les toilettes publiques doivent être aussi propres que les maisons, les bureaux et les chambres. Espérons qu’un changement de mentalité fera évoluer la vision que l’on a des toilettes. Toujours est-il que la prudence est de mise lorsqu’on utilise des toilettes publiques.
Anavah KOETA
