Des médecins et travailleurs humanitaires soudanais ont lancé ce dimanche un appel au gouvernement soudanais sur une épidémie de choléra qui sévirait dans le pays et à repousser la rentrée scolaire pour éviter de nouveaux foyers de contamination.
À en croire Hossam al-Amin al-Badawi, du Comité central des médecins soudanais, 22 000 cas de diarrhée aigüe, qui ont déjà entraîné 700 morts, ont été détectés dans le pays depuis le 20 mai. Probablement une épidémie de choléra, souligne-t-il, dont le gouvernement refuserait d’en parler.
Cinq provinces sont déjà sous le coup de cette infection favorisée par un environnement insalubre et des eaux contaminées. Pour le comité de médecins, il est temps que le gouvernement fasse appel à l’aide internationale.
Des activistes de la société civile et l’opposition accusent Khartoum d’esquiver la question juste pour des raisons politiques. Une reconnaissance de l‘épidémie révélerait l‘échec et la ruine du système sanitaire soudanais, miné par la corruption, arguent-ils.
“Le silence et l’incapacité du gouvernement à faire face à l‘épidémie, préférant réaliser des victoires politiques, sont au détriment de la santé et de la vie des citoyens”, a déclaré le Parti du Congrès soudanais (opposition) dans un communiqué.
Sauf que Khartoum ne voit pas les choses du même oeil. Pour l’heure, les autorités soudanaises n’ont toujours pas évoqué le terme “choléra”, lui préféré “diarrhée aqueuse”. D’ailleurs, le ministère soudanais reconnaît quelque 350 décès, mais affirment que les infections diminuent.
L’agence de presse officielle soudanaise SUNA a annoncé l’ouverture de l’année scolaire en affirmant que les autorités avaient le contrôle de la “diarrhée aqueuse aiguë”. Un véritable risque selon les médecins soudanais qui craignent de nouveaux foyers de contamination.
Autre risque, l’afflux de réfugiés sud-soudanais au Soudan. Le Soudan du Sud est en effet touché par une épidémie de choléra qui a déjà ôté la vie à 190 personnes.
Source : Africanews