Le rapport alternatif de veille citoyenne 2021 sur l’accès au soin de santé au Burkina Faso du Réseau accès aux médicaments essentiels (RAME) rendu public le 1er juillet 2022 à Ouagadougou. Le rapport établi dans le cadre de l’Observatoire citoyen sur l’accès au service de santé (OCASS) a dépeint les différents dysfonctionnements au niveau du système sanitaire burkinabè.
L’hôpital burkinabè est en situation d’urgence. En effet, Hamidou Ouédraogo, Directeur exécutif national du Réseau accès aux médicaments essentiels (RAME), a déclaré que l’année 2021 a été marquée par une recrudescence des attaques terroristes au Burkina Faso qui ont engendré malheureusement beaucoup de décès directs, des déplacés internes mais aussi une réduction importante de l’accès aux services sociaux de base. A l’entendre, le système de soins paye un lourd tribut actuellement. A travers le dispositif de veille, il est devenu difficile sinon quasi impossible de faire l’approvisionnement des formations sanitaires en produits de santé, notamment dans les districts sanitaires des régions de l’Est, du Sahel, du Nord. Dans certaines zones comme à Diapaga, l’absence de médicament a même entraîné un arrêt momentané des services au CMA en mai-juin 2022. Pour Halidou Ouédraogo, ceci est préjudiciable au droit d’accès à des soins de santé de qualité pour les populations locales déjà éprouvées par la situation sécuritaire. En dépit de ce contexte difficile marqué par la recrudescence de l’insécurité dans certaines zones, les incendies des magasins de produits à la CAMEG et dans certains districts sanitaires, il y a lieu de féliciter les différents acteurs à tous les niveaux pour les efforts consentis pour minimiser les ruptures des produits surtout pour les trois pathologies (VIH, paludisme et tuberculose).
3,43% des bénéficiaires de la gratuité des soins ont payé des services
Le rapport a également mis en exergue d’autres difficultés et dysfonctionnement. En effet, 3,1% des usagers n’ont pas été satisfaits des différents services reçus dans les centres visités ; 3,43% des bénéficiaires de la gratuité des soins (femmes ou enfants) ont dit avoir payé dans les formations sanitaires des services : 17% des formations sanitaires visitées ont été concernées par les paiements à tort de la gratuité des soins, surtout au niveau des dépôts (80%) et des agents de santé (20%). Aussi, des ventes parallèles des produits dans les formations sanitaires ont été relevées. Un dysfonctionnement réside dans la dégradation continue de la disponibilité des médicaments dans les formations sanitaires passant de 23,5% en T1 à 30% en T2 dans les centres de santé qui ont connu des ruptures de molécules.
Au niveau des Agents de santé à base communautaire, ils ne disposent pas d’outils et de produits nécessaires pour pouvoir mener à bien leur travail.
A la fin, le RAME a fait des recommandations pour juguler les difficultés et les dysfonctionnements.
Par Françoise DEMBELE
