Avec près de 40 millions de personnes décédées des suites du sida, depuis la découverte du virus (VIH) en 1983, cette maladie est de fait une catastrophe sanitaire mondiale. De grands progrès ont toutefois été observés ces dernières années, surtout dans les pays développés, avec une meilleure espérance de vie pour les malades traités par trithérapie. Mais ces traitements n’éradiquent toujours pas le virus et doivent être pris à vie. La recherche se poursuit donc pour tenter de trouver des traitements qui guérissent et/ou un vaccin qui protège. Tour d’horizon des travaux menés à l’Institut Pasteur, alors que s’est tenue à Paris, du 23 au 27 juillet 2017, la 9e Conférence scientifique sur le VIH de l’International Aids Society (IAS 2017).
Environ 10 ans de vie en plus. C’est, en Europe et en Amérique du Nord, l’espérance de vie qu’ont gagné les patients infectés par le virus du sida (VIH) depuis l’introduction des trithérapies en 1996, selon une étude menée sur 88504 patients, parue en mai 2017 dans The Lancet HIV. Le sida reste cependant la « plus grande catastrophe sanitaire » qu’a connue le monde, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS) qui dénombre plus d’un million de décès chaque année des suites du sida, depuis le début des années 80 (soit près de 40 millions à ce jour). Aujourd’hui, le nombre de porteurs du virus augmentent, en grande partie parce que le nombre de nouvelles infections chez les adultes ne diminue pas depuis 10 ans et que les patients qui ont accès au traitement, c’est à dire environ la moitié des séropositifs dans le monde, vivent plus longtemps.
Les chiffres montrent quand même des progrès notables dans la prise en charge : les décès annuels diminuent (baisse de 42% depuis 2004*) et l’accès aux traitements antirétroviraux s’améliore (hausse de 84% depuis 2010*). Mais des disparités énormes persistent dans le monde. Fin 2015, en Afrique occidentale et centrale, seuls 1,8 million de personnes sur les 6,5 millions vivant avec le VIH bénéficiaient d’un traitement antirétroviral. Soit 28 % des personnes traitées dans la région, un contraste avec les 54 % de couverture obtenus la même année en Afrique orientale et australe*.
Source : Institut Pasteur