Les méthodes contraceptives modernes sont sujettes à des controverses au sein de la jeunesse. Pendant que les uns estiment que c’est une bouée de sauvetage pour les jeunes, les autres « qui n’aiment pas ça » soutiennent que les contraceptions sont sources de problèmes.
Préservatif, pilule, anneau contraceptif, implant, stérilet, les choix sont multiples en matière de contraception moderne pour éviter une éventuelle grossesse. Au lieu d’être une aubaine certains jeunes considèrent ces méthodes contraceptives comme une source de problèmes. Ténin, élève au Lycée Wend Manégré II, trouve qu’une jeune fille ne doit pas être sous contraception parce que les conséquences sont irréversibles. « Par exemple le norplant peut se perdre dans ton corps et tu ne pourras plus accoucher », explique-t-elle. Pour elle, la meilleure manière de ne pas tomber enceinte c’est de s’abstenir de faire des rapports sexuels jusqu’au mariage. Son amie Eliane est du même avis. « Utiliser les méthodes contraceptives entraine des maladies et empêchent d’avoir des enfants », ajoute-elle avec conviction. Embouchant la même trompette, Gildas Sedogo, étudiant à l’Université Aube nouvelle, confie qu’il n’est pas question que sa copine soit sous contraception moderne parce que lui-même, il « n’aime pas ça ». « Si ma copine tient à être sous contraception je lui dirai de mettre dans la balance les avantages et les inconvénients », affirme-t-il. Tout compte fait, Gildas reconnaît que la meilleure manière d’éviter les grossesses précoces c’est l’abstinence ou la bonne connaissance du cycle menstruel de la partenaire.
Mais pour Bienvenue Sidbega, de la même université, « il est mieux que les jeunes utilisent les contraceptifs modernes pour ne pas faire face à des grossesses précoces ». Selon lui, actuellement, les jeunes font les rapports sexuels « juste pour s’amuser et non pour avoir des enfants ». Il soutient même que c’est « une obligation de se protéger avec les préservatifs parce qu’on peut ne pas avoir totalement confiance en son partenaire et on ne peut pas lui demander sur le champ d’aller faire un test de dépistage avant les rapports sexuels ». Et à Amao Abudul Samed, d’ajouter : « les jeunes doivent utiliser les méthodes contraceptives. Ainsi ils pourront éviter les maladies sexuellement transmissibles ».
Qu’à cela ne tienne. Les méthodes contraceptives modernes sont-elles nocives pour la santé des jeunes?
Mariam Nonguierma, présidente de l’Association burkinabè des sages-femmes répond : « Il n’y a aucune conséquence, aucune contre-indication. Et toutes les méthodes contraceptives modernes sont indiquées pour les jeunes ». La sage-femme définit la contraception moderne comme étant des moyens ou des méthodes pour éviter une grossesse ou faire un espacement des naissances. « Il n’y a pas d’âge pour être sous contraception du moment où le garçon ou la fille est en âge de procréer », informe-t-elle. Mariam Nonguierma avance qu’être sous contraceptif ne doit pas être une porte ouverte à la débauche, « parce que la fille même si elle ne peut pas tomber enceinte elle peut avoir des infections génitales. Ce qui peut conduire à des problèmes de conception plus tard ».
Sinon, martèle-t-elle, « la contraception n’entraine ni la stérilité, ni l’hypofertilité ». Faut-il utiliser ou non la contraception moderne ? De l’avis de la présidente de l’Association des sages-femmes, il vaut mieux utiliser la contraception que de tomber enceinte sans le vouloir et recourir à l’avortement clandestin qui peut endommager l’utérus dans le meilleur des cas ou conduire à la mort dans le pire des cas. Sans ambages, elle souligne qu’être sous contraception ne veut pas dire une opportunité d’aller avec plusieurs partenaires. C’est pourquoi Mariam Nonguierma invite les jeunes à être plus responsables dans leur sexualité en adoptant les méthodes contraceptives. Mais elle tient à le préciser : « ce n’est pas une incitation à avoir des rapports sexuels ».
Par Françoise DEMBELE