Face à l’épidémie de fièvre Ebola en RDC, dans la province de l’Equateur, à Bikoro, l’OMS a dit se « préparer au pire des scénarios ». A ce jour, 42 cas de fièvre hémorragique ont été signalés, 2 confirmés, 21 probables et 19 suspects. Trois cas suspects sont signalés dans la capitale provinciale, Mbandaka, une ville de 700 000 habitants. Pour l’OMS, il y a un avant et un après 2014. Le bilan de l’épidémie qui a sévi en Afrique de l’Ouest est très lourd avec au moins 11 000 décès et 10 000 survivants avec séquelles. L’organisation à cette époque avait réagi avec plusieurs semaines de retard. Les leçons de 2014 ont été tirées.
Trois niveaux de réponse sont à interroger. Les experts contactés sont catégoriques, la réponse politique de l’OMS a été très rapide. L’épidémie a été déclarée le 8 mai par Kinshasa et la première équipe de l’OMS, de MSF et de la Division provinciale de la santé s’est rendue ce jour-là, le 8, à Bikoro.
La mobilisation financière est de taille : le système ONU-OMS mobilise 3,6 millions de dollars. La fondation Wellcome Trust a provisionné plus de 2 millions d’euros pour la recherche et l’Italie en a promis 300 000. Les besoins sont évalués à 25 millions d’euros pour les 3 prochains mois.
Le deuxième niveau est la communication. Avant l’arrivée du directeur général de l’OMS en RDC – déplacement très symbolique – cette petite phrase médiatique : « on se prépare au pire des scénarios ». En clair, l’OMS se bat.
Enfin le niveau stratégique : 4 000 vaccins sont en route vers la RDC. Mais quand et qui vacciner en priorité ? La décision politique ne doit pas perturber la réponse médicale, qui doit être coordonnée entre tous les acteurs scientifiques.
L’OMS a sonné très fort le tocsin pour faire oublier 2014. Il ne faudra pas confondre aujourd’hui vitesse et précipitation.
Source : RFI