Ce vendredi 31 janvier, alors que 213 personnes sont mortes en Chine et que plus de 10.000 cas ont été recensés dans le pays et six en France, l’OMS a décrété l’urgence internationale face au nouveau coronavirus. En quoi consiste cette mesure ?
Le coronavirus baptisé « 2019-nCOV » ne cesse de se propager. Jeudi, alors que plusieurs pays commencent à évacuer leurs ressortissants installés en Chine, où l’épidémie a fait 213 morts et où plus de 10.000 cas ont été recensés, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a décrété d’urgence internationale.
De plus en plus de pays sont désormais concernés par cette épidémie qui gagne du terrain, constituant ainsi « une urgence de santé publique de portée internationale ». En France, où les premiers cas européens ont été détectés, ce sont désormais six cas qui ont été confirmés, avec celui officialisé jeudi soir par le directeur général de la Santé, d’un médecin libéral qui a été en contact avec un cas confirmé ensuite en Asie.
Retour sur une mesure exceptionnelle, très rarement mise en place mais qui, selon l’OMS ce jeudi soir, n’impose pas « de limiter les voyages et le commerce vers la Chine. »
En d’autres termes, cette mesure, lorsqu’elle est activée, permet à l’Organisation Mondiale de la Santé de tirer la sonnette d’alarme au sujet de ce virus. Le Règlement sanitaire international, entré en vigueur en 2007, fournit un cadre à l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour lutter contre les flambées épidémiques internationales en collaboration avec les pays touchés. Ainsi, un comité d’urgence donne son avis au directeur général de l’OMS concernant les événements susceptibles de constituer une « urgence de santé publique de portée internationale » et ce dernier décide de son décret.
Dans quel cadre est-elle déclenchée ?
Selon la documentation de l’OMS, disponible sur son site, une mesure pareille est déclenchée lorsqu’un « événement extraordinaire dont il est déterminé qu’il constitue un risque pour la santé publique dans d’autres Etats en raison du risque international de propagation de maladies et qu’il peut requérir une action internationale coordonnée ».
L’« urgence de santé publique de portée internationale » est décrétée en général, dès lors que la situation est « grave, soudaine, inhabituelle ou inattendue ». Lorsqu’il y « a des implications pour la santé publique dépassant les frontières nationales de l’Etat affecté » et enfin, lorsqu’elle « pourrait nécessiter une action internationale immédiate ».
Lorsque cet état d’urgence sanitaire est déclaré, le comité se réunit tous les trimestres pour faire une évaluation de la situation. La mise en place de cette alerte permet également d’homogénéiser la collecte et la surveillance des données ou de stimuler les recherches sur des traitements ou vaccins.
Depuis dix ans, l’OMS a décrété cette mesure d’urgence à cinq reprises, notamment lors de l’épidémie de grippe H1N1, en 2009. Puis en 2014, à la suite de la propagation de la poliomyélite dans plusieurs pays. L’alerte est toujours en cours, d’ailleurs. En 2014, encore, lors de l’épidémie d’Ebola qui a fait quelque 11.000 morts, à 99% dans trois pays limitrophes : la Guinée, le Liberia et la Sierra Leone.
Le 1er février 2016, elle avait également été décrétée pour des groupes de cas de microcéphalie et de troubles neurologiques dans des régions affectées par le virus Zika. L’alerte a été levée en novembre de la même année. La dernière en date, jusqu’à aujourd’hui, remonte à juillet dernier, pour la fièvre Ebola, en République démocratique du Congo. Il s’agit de la deuxième plus grave dans l’histoire de ce virus. Plus de 2.230 personnes sont décédées selon le dernier décompte.
Source : LCI