Vivre près d’un grand axe routier pourrait favoriser l’apparition de pathologies de démence. Y aurait-il un lien entre trafic routier et Alzheimer ? La question peut sembler incongrue, mais une étude publiée cette semaine par le très sérieux journal britannique The Lancet va dans ce sens. Plus les gens vivent près de grands axes, plus ils ont de chances d’être frappés de démence. Mais contrairement à ce que l’on pourrait penser intuitivement, ce ne serait pas le bruit qui rendrait les gens fous.
Aujourd’hui, plus d’un humain sur deux vit dans une zone urbaine et selon l’Organisation mondiale de la santé, environ 50 millions de personnes sur Terre souffrent de démence, comme la maladie d’Alzheimer.
Et il pourrait bien y avoir un lien entre les deux, ce serait le trafic routier qui pourrait être en cause. C’est ce que montre une étude canadienne publiée dans le journal The Lancet. Les chercheurs ont analysé les données de 6,5 millions d’habitants de la province de l’Ontario. Une population dans laquelle ils ont recensé le nombre de personnes atteintes de démence. En croisant ces données avec celles du trafic routier, ils ont trouvé une corrélation : plus une personne vit près d’un axe fréquenté, plus elle a une chance d’être atteinte de dégénérescence neurologique.
Selon cette étude, ce ne serait pas le bruit des voitures et des camions qui rendrait fou mais la pollution, notamment le dioxyde d’azote et les particules fines émis par les véhicules motorisés. Ces polluants peuvent pénétrer dans le système sanguin via les poumons, et atteindre ensuite le cerveau où ils font de gros dégâts.
Assez logiquement, cet effet néfaste du trafic dépend de la distance par rapport à l’axe routier. A moins de 100 mètres, c’est une chance sur 20 de développer une pathologie démentielle. A plus de 200 mètres cependant, la pollution n’a plus d’influence.
Source : RFI