Le Syndicat des médecins du Burkina (SYMEB) a remis, le 16 octobre 2017, dans les locaux du ministère de tutelle, un mémorandum pour la satisfaction de sa plateforme revendicative. Pour le syndicat, le système sanitaire burkinabè a besoin d’être réformé pour le bien-être de l’ensemble des populations.
C’est à l’issue de son assemblée générale, tenue le 7 octobre dernier, que le Syndicat des médecins du Burkina (SYMEB) a produit un mémorandum à soumettre au gouvernement afin que ce dernier s’attèle à prendre en compte les préoccupations des médecins. Ce mémorandum qui a été reçu par Robert Kargougou, Secrétaire général du ministère de la Santé, dénonce, d’une manière générale, à entendre le SG du SYMEB, Dr Alfred Ouédraogo, la gestion qui est faite des ressources humaines de la santé. Ce dernier en veut pour preuve, entre autres, le manque d’engouement chez les médecins pour postuler aux bourses de spécialisation. « Cette année, le gouvernement a octroyé des bourses de spécialisation mais une quarantaine de ces bourses n’a pas eu de postulants. Pas parce que les médecins n’en veulent pas mais par manque de motivation. Imaginez si vous faites 8 ans d’études pour devenir médecin et 5 à 8 autres années pour la spécialisation et qu’après cela vous n’avez que 16 000 F CFA en plus sur votre salaire. Cela ne motive pas », a déploré le SG Alfred Ouédraogo. Il poursuit en ces termes, « un médecin généraliste aujourd’hui ne voit donc pas la pertinence d’aller se spécialiser pour se retrouver avec une charge de travail plus élevée et dans des conditions de paupérisation extrême. Pourtant, selon le syndicat, la présence des spécialistes dans les hôpitaux est nécessaire pour une prise en charge optimum des populations ». Sur cette question également, le SYMEB dit attendre du gouvernement des réponses idoines.
Etant donné que le domaine sanitaire est très sensible, le syndicat a également invité le gouvernement à la célérité dans le traitement de leurs revendications. « Ce mémorandum est un élément de prévention. Nous ne voulons pas nous retrouver à un stade curatif où nous devrons soigner le mal avec des actions énergiques », a prévenu le SYMEB. Car, a poursuivi Alfred Ouédraogo, si les discussions n’aboutissent pas à un compromis pour l’ensemble des agents, nous nous réservons le droit de mener des actions plus énergiques, à notre corps défendant, pour que notre plateforme puisse avoir satisfaction. Mais quid des questions de disponibilité des ressources et de dépassement du seuil salarial imposé par les textes communautaires? « Nous pensons que pour qu’il y ait un développement durable, il faut que le capital humain puisse être au centre des actions. C’est bien beau les référentiels de l’UEMOA mais, nous estimons qu’ici au Burkina Faso, dans un secteur comme la santé ou l’éducation, on ne doit pas faire de marchandage avec les ressources humaines », dixit Alfred Ouédraogo.
Anavah KOETA