Pr Zekiba Tarnagda : «les limites du laboratoire dépendront du nombre de cas suspects de coronavirus au Burkina »

In A la Une, Actualités, Entretien

Le coronavirus baptisé «2019-nCOV» sévit en Chine depuis un certain temps. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a déclaré cette épidémie « urgence de santé publique de portée internationale ». Et un dispositif sanitaire a été installé dans les aéroports de Ouagadougou et de Bobo-Dioulasso contre toute éventualité. Le secrétaire général du ministère de la Santé, Wilfried Ouédraogo, a affirmé, lors de la présentation du dispositif sanitaire aux journalistes le 27 janvier 2020, qu’ « il y a un laboratoire national de référence qui se trouve à Bobo-Dioulasso qui dispose actuellement d’un kit de 50 tests qui peuvent identifier le coronavirus ». Nous avons rencontré le Pr Zékiba Tarnagda, Directeur régional de la Recherche scientifique et de l’innovation des Hauts- Bassins,  Directeur de recherche, IRSS-CNRST-MESRSI, Chef du Laboratoire national de référence-Grippes (LNR-Grippes), pour en savoir plus.

 

« Santeactu.bf » : Quel est le rôle du laboratoire situé à Bobo-Dioulasso ?

 

Pr Zékiba Tarnagda : Il s’agit d’un laboratoire national de référence pour la grippe ou influenza (Arrêté N° 2014 – 142 MS/CAB portant désignation du laboratoire national de référence- grippes). La dénomination officielle est «Laboratoire national de référence- grippes» (LNR-G). Le LNR-G est un maillon important du système de surveillance de l’influenza et autres pathogènes respiratoires par le ministère de la Santé.

Le LNRG intervient dans le diagnostic de l’influenza et autres pathologies respiratoires en routine, mais aussi en cas d’occurrence d’une nouvelle maladie (maladie émergente), d’épidémie ou d’autres évènements inhabituels de santé.

 

Ce centre peut-il faire face à une éventuelle épidémie de coronavirus ?

 

Le LNR-G dispose de capacités humaines, techniques et opérationnelles pour réaliser les tests nécessaires pour le diagnostic des coronavirus. Nous utilisons principalement la biologie moléculaire. En pratique, nous pouvons analyser 30 à 40 prélèvements par jour. Le LNR-G dispose actuellement d’un stock de réactifs pouvant screener une cinquantaine de prélèvements à la recherche des coronavirus en général. Mais il faut préciser que nous attendons dans les jours à venir des réactifs plus spécifiques pour détecter le nouveau coronavirus (2019- nCoV). Le processus d’acquisition de ces réactifs est déjà enclenché par le ministère de la Santé avec les partenaires.

 

 Quelles sont ses limites ?

 

Les limites du LNR-G dépendront du nombre de cas suspects de coronavirus dans notre pays.

 

Le dispositif sanitaire installé à l’aéroport de Bobo et de Ouagadougou est identique à celui qui était prévu pour contrecarrer Ebola en son temps. Ya-t-il des similitudes entre le coronavirus et la maladie à virus Ebola ?

 

Bien qu’ils soient tous deux des virus, il y a quelques différences entre le 2019 n-CoV et le virus Ebola. Le virus Ebola est de la famille des Filoviridae (en forme de fil) alors que le coronavirus a une forme de couronne, d’où son nom coronavirus et fait partie de la famille des Coronaviridae. Leurs modes de transmission peuvent être différents, ainsi que les symptômes.

Quant au dispositif installé aux aéroports de Bobo et de Ouagadougou, par le ministère de la Santé, nous pensons que ce dispositif est aussi bien pour Ebola que pour coronavirus ainsi que pour toute nouvelle maladie pouvant entrer dans le pays.

 

Le secrétaire général du ministère de la Santé a révélé que le Burkina Faso a un laboratoire qui dispose de 50 tests pour identifier les cas probables de coronavirus. D’où viennent ces tests et peut-on en avoir en quantité si le besoin se fait ressentir ?

 

Ces tests viennent du ministère de la Santé en collaboration avec les partenaires. Bien sûr, on peut en avoir en quantité, à la demande.

 

Quelle attitude adopter en cas d’épidémie ?

 

Il faut adopter les recommandations et les conseils du ministère de la Santé.

Au niveau individuel, les mesures à adopter sont les mesures d’hygiène  classiques à adopter devant les infections respiratoires. Il s’agit, entre autres, du lavage systématique des mains, l’utilisation des gels antimicrobiens, bien cuire les aliments d’origines animales avant de les consommer et éviter le contact étroit avec toute personne présentant des symptômes respiratoires. Mais surtout se présenter dans les structures de soins les plus proches devant toute symptomatologie respiratoire:(fièvre, toux, écoulement nasal et difficultés respiratoires d’apparition récente).

 

Les masques protègent-ils réellement contre le coronavirus ?

 

Les masques sont de différentes qualités. Les masques N95 par exemple protègent parfaitement, une fois bien portés, les contrefaçons peuvent ne pas protéger intégralement.

 

 Un appel à lancer ?

 

Pas de panique, le ministère de la Santé, avec l’appui des collaborateurs et partenaires, a pris les dispositions idoines pour riposter si d’éventuels cas suspects de coronavirus étaient identifiés.

 

Propos recueillis par Françoise DEMBELE

You may also read!

Lutte contre le paludisme : Le vaccin antipaludique R21/Matrix-M™ reçoit une autorisation de mise sur le marché au Burkina

Ceci est un communiqué de presse publié le 23 juillet 2023 par l’Unité de recherche clinique de Nanoro de

Read More...

Pr Georges  Ouédraogo : «Fumer favorise l’augmentation de la glycémie»

Diabète et tabac ? Peu de gens savent que « le tabagisme est diabétogène ». Dans cette interview, Pr Georges Ouédraogo, coordonnateur

Read More...

Centre de radiothérapie de Bogodogo : « Il y est prévu la gratuité des soins pour une catégorie de malades », dixit le premier ministre Apollinaire Kyelem

Le premier ministre Apollinaire Kyelem a exposé la situation de la nation à l’Assemblée législative de transition (ALT), ce

Read More...

Leave a reply:

Your email address will not be published.

Mobile Sliding Menu



GRATUIT
VOIR