Près d’un quart des pays d’Afrique subsaharienne ne reçoivent que très peu de financements pour la recherche contre la malaria, malgré des taux de mortalité élevés, d’après une étude publiée jeudi 29 juin. Elle met au jour la répartition inégale des ressources pour lutter contre cette maladie.
Le Tchad, le Congo et la République centrafricaine, qui affichent des taux de mortalité due à la malaria parmi les plus élevés de la région, n’ont reçu aucun financement pour la recherche contre cette maladie, révèle une étude de l’université britannique de Southampton relayée par la fondation Thomson Reuters.
L’étude s’appuie sur une analyse des financements entre 1997 et 2013 de treize bailleurs de fonds privés et publics dans le domaine de la santé. 333 financements pour la recherche d’un montant cumulé de 814,4 millions de dollars ont été répertoriés. La recherche publique a capté 37,8% de cette somme, les essais cliniques 33,8%. Les trois premiers bénéficiaires de cet argent sont la Tanzanie (13,2%), l’Ouganda (12%) et le Kenya (11,4%).
L’étude précise que tous les pays ont reçu des fonds pour contrôler la maladie en finançant des moustiquaires, des programmes de santé publique et des traitements antipaludiques. C’est au niveau des financements pour la recherche que le bât blesse.
« Nous avons montré que certains pays sont négligés… Nous devons augmenter les capacités de recherche dans ces pays sous-financés », a déclaré Michael Head, directeur de cette étude, à la fondation Thomson Reuters.
Deux gros bailleurs de fonds
Deux bailleurs de fonds ont fourni près de 60% de tous les financements pour la recherche : l’institut national de la santé des États-Unis, et la Fondation Bill & Melinda Gates.
La lutte contre le paludisme a connu d’important progrès depuis 2000, avec une chute de 60% du taux de mortalité et près de 6 millions de vies épargnées, d’après l’Organisation mondiale de la santé. Mais la maladie, qui tue encore près de 430 000 personnes par an, en majorité des enfants d’Afrique subsaharienne, n’a pas dit son dernier mot, tandis que les moustiques développent des résistances aux répulsifs et aux traitements.
Source : Jeune Afrique