Au Niger, la fièvre de la vallée du Rift aurait déjà fait de nombreux morts. Cette maladie virale qui touche principalement les animaux mais aussi les hommes, s’est déclarée en août 2016 au Niger. En réaction à ce début d’épidémie, l’ONG médicale Alima a ouvert un centre de soins à Tchintabaraden, près de Tahoua, dans l’ouest du pays.
Le centre de Tchintabaraden accueillait déjà les cas suspects, depuis un mois. Depuis une semaine, il prend aussi en charge les cas avérés de fièvre de la vallée du Rift. Des soins spécifiques sont prodigués aux éleveurs ou aux ménagères qui ont contracté la maladie, en raison de leur proximité avec les animaux et la viande contaminés. Cette maladie virale touche d’ordinaire les animaux provoquant des avortements massifs et des morts dans les troupeaux. Ce sont d’ailleurs des signes précurseurs que connaissent bien les bergers et qui alertent les populations, car la fièvre de la vallée du Rift circule régulièrement au Niger mais aussi au Sénégal ou encore au Mali.
Officiellement, 52 cas dont 21 décès ont été recensés et pour les spécialistes, la situation actuelle n’est que « le sommet de l’iceberg ». Aussi, les équipes médicales sur place tentent de repérer les cas suspects en parcourant les villages afin d’éviter que ne se propage la maladie. L’issue fatale intervient une fois sur deux généralement de trois à six jours après l’apparition de symptômes comme la fièvre, des vomissements ou des saignements de nez et encore des douleurs articulaires et musculaires. En l’absence de campagnes de vaccination, seul le traitement de chaque symptôme peut guérir le malade.
Joint par RFI, le Dr Gilles Koupko, coordinateur médical du centre, explique la situation : « Les malades présentent souvent des saignements. On fait une réhydratation et une antibiothérapie. Pour certains cas, on essaie de leur faire un traitement hémostatique. Quand on fait ces traitements symptomatiques pendant dix jours, le malade en sort guéri. Il ne présente plus aucun autre symptôme », explique-t-il.
Sensibiliser les populations
Outre cette prise en charge, une caravane de sensibilisation parcourt les villages de la zone touchée par l’épidémie. « C’est une caravane qui est composée d’infirmiers et de sensibilisateurs pour transmettre des messages d’information sur la contamination et les mesures préventives à observer, de façon à contenir l’épidémie », ajoute le Dr Koupko.
En coopération avec Médecins du monde, des équipes d’Alima ont également été positionnées à Ingall, région d’Agadez, pour prévenir les risques liés à l’organisation de la fête annuelle des éleveurs du Niger, dans cette ville qui accueille en ce moment même des milliers de participants et des millions d’animaux venus des états voisins.
Source : RFI