L’ONG ACONTA, le Réseau des journalistes pour la lutte antitabac (REJAT-BF), la Ligue des consommateurs du Burkina (LCB) et l’Association burkinabè d’aide au cancer tabagique (ABACT) ont organisé conjointement une conférence de presse au cours de laquelle, ils ont fait, entre autres, l’état des lieux de la mise en œuvre des messages sanitaires graphiques par le ministère du commerce de l’industrie et de l’artisanat.
Maintes fois arrêtées, maintes fois reportées, la date de rigueur est de nouveau fixée. C’est à partir du 1er janvier 2019 que les compagnies et importateurs de tabac présents au Burkina Faso doivent se conformer à l’apposition des avertissements sanitaires graphiques sur les paquets de cigarettes. Selon Salif Nikiema, Coordonnateur de l’ONG ACONTA, le délai a été arrêté grâce au plaidoyer et à l’implication de certains champions de la lutte contre le cancer, des leaders religieux et coutumiers, des personnes ressources et du ministre en charge du Commerce Harouna Kaboré. Par ailleurs, les organisateurs de la conférence ont tenu à « féliciter le ministre pour la fermeté qui avait longtemps fait défaut à la lutte ».
A entendre Salif Nikiema, « toute tentative visant à ne pas respecter ce délai ou à retarder une fois de plus cette mesure sera inacceptable, car aucune raison ne pourrait justifier cela ». C’est pourquoi, les conférenciers ont demandé « à tous ceux ou toutes celles impliqués dans ce processus de ne pas se laisser duper par l’industrie du tabac qui chercherait à tout prix à retarder ce processus en avançant de nouveaux arguments farfelues alors qu’elle a eu assez de temps pour se préparer, étant donné que l’arrêté devait s’appliquer depuis le 7 avril 2015 ». Qu’à cela ne tienne, Salif Nikiema a relevé que le Burkina Faso ne devrait pas rester en marge de la Communauté internationale en matière de lutte contre le commerce illicite des produits du tabac en persistant avec le système de suivi de traçabilité des produits du tabac.
Pour rappel, les messages sanitaires de grande taille sont apposés sur les paquets de cigarettes en vente au Tchad, à l’Ile Maurice, aux Seychelles, à Madagascar, en Namibie, au Kenya. Le Sénégal et récemment le Ghana ont appliqué la mesure sans aucune opposition de la part d’une compagnie de tabac.
Françoise DEMBELE