Les menstruations, un sujet tabou mais essentiel pour le droit des femmes

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Ce dimanche 28 mai, le monde célèbre la Journée mondiale de l’hygiène menstruelle. C’est l’occasion de parler de l’importance pour les femmes et les filles de pouvoir gérer – en privé, en sécurité et dans la dignité – leurs menstruations où qu’elles se trouvent. Une journée dédiée cette année à l’éducation. Et ce n’est pas un hasard car les règles représentent une partie intégrante et normale de la vie humaine.

C’est un sujet tabou partout, même dans les écoles en Europe. Dès que le sujet est abordé en présence des filles et des garçons, tout le monde commence à rire. Mais dans certains pays, ce thème pèse lourdement sur le quotidien des jeunes femmes.

« Au Népal, une fille qui commence à avoir ses règles doit être isolée la première fois pendant 15 jours dans une cabane loin de la famille et des amis. Elle ne peut pas toucher les autres, elle ne peut pas être touchée, elle reçoit la nourriture sous la porte », rapporte Catarina de Albuquerque.

La présidente exécutive du SWA, un partenariat mondial sur l’assainissement et l’eau pour tous issu du secteur privé, de la société civile et de la recherche (entre autres), y voit « une stigmatisation terrible ».

« Dans d’autres pays ou sur d’autres continents, il y a ce même type de tabous autour du sujet, ajoute-t-elle. Je me souviens, moi je suis portugaise, quand j’étais petite j’entendais dire : « Si on fait de la mayonnaise avec nos règles, ça ne va pas marcher », « Si on fait un gâteau et qu’il va au four, il ne va pas monter. » »

Au-delà des tabous et des a priori culturels, la question des menstruations pose également de vrais problèmes dans la vie courante de certaines femmes : « Ce que nous voyons, pas seulement dans des pays en développement mais aussi dans des pays riches, c’est que les filles n’ont pas toujours de l’argent pour s’acheter des serviettes hygiéniques ou des tampons. »

« Ça veut dire qu’elles manquent une semaine par mois l’école, ça veut dire aussi que des femmes ne vont pas travailler une semaine par mois. Pour des familles qui vivent aussi des situations de pauvreté, avoir un de ses membres qui ne peut pas travailler une semaine par mois, ça a des grandes implications. »

Et Catarina de Albuquerque de conclure : « On est en train de condamner toute une génération de filles qui n’ont pas, dans la pratique, le même droit que les garçons à l’éducation. »

Les menstruations ne posent pas seulement des problèmes en matière d’hygiène, c’est un enjeu pour les droits de l’homme qui affecte chaque jour 800 millions de femmes dans le monde. « Les règles sont normales et naturelles et si elles n’existaient pas, l’espèce humaine n’existerait pas non plus » a écrit l’écrivaine nigériane Chimamanda Ngozi Adichie.

Source : RFI

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