Le gouvernement de la République démocratique du Congo (RDC) a déclaré le 8 mai qu’une nouvelle flambée de maladie à virus Ebola (MVE) touche Bikoro, dans la province de l’Équateur. Cette déclaration intervient après la confirmation en laboratoire de 2 cas de MVE.
Le ministère de la Santé de la RDC a informé l’OMS que, sur 5 échantillons prélevés sur 5 patients, 2 ont donné des résultats positifs pour la MVE à l’Institut national de recherche biomédicale (INRB) de Kinshasa. D’autres échantillons sont actuellement prélevés en vue de nouvelles analyses.
L’OMS travaille en étroite collaboration avec le gouvernement de la RDC pour renforcer rapidement ses opérations et mobiliser les partenaires de la santé en utilisant comme modèle la riposte efficace menée en 2017 face à une flambée semblable de MVE.
«Notre première priorité est de nous rendre à Bikoro pour travailler aux côtés du gouvernement de la République démocratique du Congo et de nos partenaires en vue de réduire les pertes de vies humaines et les souffrances liées à cette nouvelle flambée de maladie à virus Ebola» a déclaré le Dr Peter Salama, Directeur général adjoint chargé de la préparation et de la riposte aux situations d’urgence. «La collaboration avec les partenaires et une action rapide et coordonnée seront indispensables pour endiguer cette maladie meurtrière».
La première équipe pluridisciplinaire composée d’experts de l’OMS, de Médecins Sans Frontières et de la Division provinciale de la santé s’est rendue aujourd’hui à Bikoro pour renforcer la coordination et les investigations.
Bikoro est situé dans la province de l’Équateur, sur les rives du Lac Tumba, au nord-ouest du pays, près de la République du Congo. Tous les cas ont été signalés par l’établissement de santé d’iIkoko Iponge, situé à environ 30 kilomètres de Bikoro. Les établissements de santé de Bikoro fonctionnent de façon très limitée et sont tributaires des organisations internationales pour se procurer des fournitures qui sont fréquemment en rupture de stock.
«Nous savons qu’une riposte globale et coordonnée sera nécessaire face à cette flambée. L’OMS travaillera en étroite concertation avec les autorités et les partenaires de santé pour soutenir l’action au niveau national. Nous allons prélever de nouveaux échantillons, rechercher les contacts, mobiliser les communautés au moyen de messages sur la prévention et la lutte, et mettre en place des méthodes pour améliorer la collecte et l’échange de données», a déclaré la Dre Matshidiso Moeti, Directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique.
Il s’agit de la 9e flambée de MVE en RDC depuis que le virus a été découvert dans le pays en 1976. Au cours des 5 dernières semaines, il y a eu 21 cas présumés de fièvre hémorragique virale dans la zone d’iIkoko Iponge et autour de celle-ci, dont 17 décès.
«L’OMS travaille en étroite collaboration avec d’autres partenaires, y compris Médecins Sans Frontières, pour fournir un appui solide à la République démocratique du Congo et l’aider ainsi à prévenir et combattre la propagation de la maladie depuis l’épicentre de la zone de santé d’iIkoko Iponge, afin de sauver des vies» a expliqué le Dr Allarangar Yokouide, Représentant de l’OMS en RDC.
Dès qu’elle a pris connaissance de ces résultats de laboratoire, aujourd’hui, l’OMS a mis en place son système de gestion de l’incident afin de garantir que du personnel et des ressources de toute l’Organisation sont intégralement affectés à la riposte. L’OMS prévoit de déployer au cours des prochains jours des épidémiologistes, des logisticiens, des cliniciens, des experts de la prévention et de la lutte contre l’infection, des experts de la communication sur les risques et des équipes d’appui à la vaccination. L’OMS déterminera également les fournitures nécessaires et aidera à combler les besoins non satisfaits, par exemple en matière d’équipements de protection individuelle (EPI). L’OMS a également alerté les pays voisins.
L’OMS a débloqué 1 million de dollars (US $) de son Fonds de réserve pour les situations d’urgence pour financer les activités de riposte des trois prochains mois dans le but d’arrêter la propagation de la maladie à virus Ebola vers les provinces et pays voisins.
S’appuyer sur la riposte de 2017
La maladie à virus Ebola est endémique en République démocratique du Congo. La dernière flambée d’Ebola y est survenue en 2017 dans la zone de santé de Likati, située dans la Province du Bas-Uélé au nord du pays, et a été rapidement endiguée grâce aux efforts conjoints du gouvernement de la RDC, de l’OMS et de nombreux partenaires différents.
L’efficacité de la riposte engagée face à la flambée de MVE de 2017 tient à plusieurs facteurs: les cas présumés ont été rapidement notifiés aux autorités locales, les échantillons de sang ont pu être immédiatement analysés grâce au renforcement des capacités de laboratoire nationales, le Gouvernement a annoncé la flambée tôt, des activités de riposte rapide ont été menées par les autorités sanitaires locales et nationales avec un solide soutien des partenaires internationaux, et l’accès aux fonds souples a été rapide.
Le soutien apporté par l’OMS en matière de coordination sur le terrain a joué un rôle décisif et un système de gestion de l’incident a été mis en place dans les 24 heures suivant l’annonce de la flambée. L’OMS a déployé plus de 50 experts chargés de travailler en étroite collaboration avec le Gouvernement et les partenaires.
Le virus Ebola cause une maladie aigüe grave qui est souvent mortelle en l’absence de traitement. Le taux de létalité moyen pour la MVE est de 50% environ. Le virus est transmis à l’homme par des animaux sauvages et se propage dans la population humaine par transmission interhumaine.
Source : OMS