Suite aux cas d’excision découverts au secteur 21, quartier Wayalghin, de la ville de Ouagadougou, une conférence de presse a été organisée le 13 août 2016 par le ministère de la femme, de la solidarité nationale et de la famille. Conférence à laquelle Sika Bella Kaboré, épouse du chef de l’Etat, a participé comme pour signifier toute sa détermination à lutter contre ce phénomène culturel qui a la peau dure au Burkina Faso.
« Tant qu’il y aura un seul cas d’excision de femme ou de fille, je continuerai la lutte », message de l’épouse du chef de l’Etat, Sika Bella Kaboré, présidente d’honneur du conseil national de lutte contre la pratique de l’excision (CNLPE). C’est dire que l’excision des trois fillettes âgées de 6 à 12 ans dans l’ex secteur 27, quartier Wayaghin, a suscité beaucoup d’émoi au sein des porteurs de cette lutte et de la communauté en générale. Et pourtant, les statistiques montrent que le taux de prévalence a considérablement baissé passant de 13,3% en 2010 à 11% en 2015. Et même que la pratique de l’excision a diminuée, si l’on en croit les chiffres. En effet, en 2010, 75,8 % de femmes et de filles de la tranche d’âge de 14 à 49 ans ont été excisées contre 67% en 2015. En outre, 13,3% de filles âgées de 0 à 14 ans ont été mutilées contre 11,3% en 2015. Mais il se trouve que les pics sont surtout observés lors des vacances scolaires où « c’est l’occasion pour les grands parents de profiter de cet instant pour exciser les filles. Mais nous mettons tout en œuvre pendant cette période pour éviter ces cas », souligne la présidente d’honneur du CNLPE.
Les obstacles qui entravent l’abandon des mutilations génitales féminines sont multiples, notamment la tradition et des dispositions législatives peu dissuasives en la matière. Mais Sika Kaboré a déclaré que « des démarches sont en cours pour obtenir des sanctions plus sévères contre les auteurs et les complices de ces pratiques invalidantes pour la femme ». Même si un seul cas d’excision constaté suffit à remettre tout en cause, il faut noter qu’il y a quand même eu des avancées qui ne sont pas des moindres, surtout, quand il s’agit des dénonciations. Comme le fait remarquer le ministre de la femme de la solidarité nationale et de la famille, Laure Zongo/Hien, « 38 dénonciations en 2015 contre 12 en 2014. Ce qui prouve, que les gens sont plus engagés, et perçoivent la nécessité de participer à leur manière à la lutte et à l’abandon des mutilations génitales féminines ». D’où l’idéal du zéro cas d’excision au Burkina Faso.
Pour rappel, après investigation, la Brigade ville de gendarmerie de Nongremassom a découvert 3 cas de mutilation génitale féminine dans le quartier Wayalghin de Ouagadougou. Deux personnes impliquées ont été appréhendées et présentées à la presse le 10 août 2016. Et l’imam du quartier est activement recherché pour complicité.
Anavah Koeta