Le samedi 08 septembre 2017, à Ouagadougou, s’est tenu un atelier d’information à l’endroit des journalistes membres du Réseau des journalistes pour la lutte anti-tabac au Burkina Faso (REJAT-BF). Cet atelier, organisé en collaboration avec l’ONG Afrique contre le tabac (ACONTA), a porté sur les enjeux des avertissements sanitaires graphiques au Burkina Faso. Une rencontre qui a aussi permis au REJAT-BF de donner une nouvelle impulsion à la lutte contre le tabac.
La loi anti-tabac peine à s’appliquer au Burkina Faso. Et Dr Larba Théodore Kangoye le confirme en ces termes : « La lutte contre le tabac au Burkina Faso traverse une phase difficile. Je le dis parce que j’ai vu évoluer cette lutte pendant un certain nombre d’années. On a engrangé pas mal d’acquis mais depuis un certain temps, on marque le pas et qui marque le pas recule ». Un constat qui sonne comme un appel à resserrer les rangs dans la lutte contre le tabac. Et c’est ce à quoi s’attèlent le REJAT-BF et l’ONG ACONTA. D’ailleurs, en ce sens, Salif Nikiéma, Coordonnateur du réseau ACONTA estime que « actuellement le challenge est que le Burkina Faso puisse mettre sur le marché des paquets de cigarettes qui sensibilisent les populations plus précisément les plus petits qui consomment ce produit sans savoir ce que cela peut entraîner comme conséquences sanitaires à long terme ». Malheureusement les choses piétinent si l’on en croit Salif Nikiéma : « Le Burkina Faso a adopté un texte afin de contraindre l’industrie à apposer des avertissements sanitaires graphiques mais depuis plus d’un an, cette mesure n’est pas appliquée ». Pour lui, ceci peut s’expliquer par la désinformation atour de cette loi. En effet, dit-il, « il ressort que les images sur les paquets de cigarettes vont contribuer à la fermeture des usines de tabac. Ce qui est faux ». D’autant plus que « cette industrie qui existe au Burkina Faso est la même qui existe par exemple au Sénégal où elle accepte mettre les avertissements sanitaires sur les paquets de cigarette. Alors pourquoi au Burkina Faso, cette même firme résiste et défie l’autorité de l’Etat en refusant de mettre les images sanitaires sur les paquets de cigarette ? Est-ce l’Etat qui est laxiste ou c’est l’industrie du tabac qui doit dicter ses lois au Burkina Faso ? » s’intérroge Salif Nikiéma. Alors que faire ? Selon le Coordonnateur de ACONTA, c’est là qu’intervient le REJAT-BF.
De son avis, «l’existence du Réseau des journalistes anti-tabac (REJAT-BF) est un facteur important dans la lutte contre le tabagisme au Burkina Faso parce qu’à travers ce réseau, les différentes actions que nous menons sont visibles ». Et à attendre Abdoul Wahab Nombré, premier responsable du REJAT-BF, l’actualité du réseau « c’est d’actualiser le plan d’action pour l’adapter au contexte du moment ». Sans ambages, Abdoul Wahab Nombré affirme : « Nous sommes engagés dans une campagne de sensibilisation des populations et des autorités afin que le Burkina Faso puisse aboutir à l’apposition des avertissements graphiques sur les paquets de cigarettes. Il n’est pas normal que les pays qui ont pris le train en marche puissent nous devancer, à l’image du Sénégal qui a accepté apposer les avertissements sanitaires graphiques sur les paquets de cigarettes depuis le 17 août dernier ». Pour ce faire, des initiatives seront développées d’ici à la fin de l’année et entre 2018 et 2019 pour que les différentes activités puissent toucher le maximum de personnes et leur montrer la dangerosité du tabac et surtout être à l’avant-garde du travail de dénonciation des agissements de l’industrie du tabac a Burkina Faso, a confié le premier responsable du REJAT-BF, Abdoul Wahab Nombré.
Françoise DEMBELE