Le 1er décembre 2018, le monde a commémoré la Journée mondiale de lutte contre le SIDA sous le thème « vis ta vie positivement : connais ta sérologie ». Selon le rapport ONUSIDA 2018, il y a eu des progrès. En témoigne les statistiques qui dénotent d’un certain progrès dans le monde : 36,9 millions de personnes vivant avec le VIH en 2017 ; 21,7 millions de personnes vivant avec le VIH sous traitement antirétroviral ; 1,8 million de nouvelles infections à VIH. Mais il reste que chaque continent a sa particularité. En effet, ce résultat est la somme des luttes menées pendant plusieurs années. Mais qu’en sera-t-il, les années à venir des luttes qu’on a du mal à mener par manque de financement parce que certains pays sont victimes de leurs propres succès. C’est le cas du Burkina Faso où le taux de prévalence sur le plan national en 2018 est inférieur à 1 grâce aux efforts des acteurs de lutte contre le sida. Des résultats satisfaisants qui amènent le fonds mondial à diminuer le financement relatif à la lutte contre le sida de façon générale. Le financement, actuellement, est plus axé sur les populations clés notamment les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, les femmes et hommes transgenres, les professionnels du sexe les détenus. Certes, cet état des choses peut être justifié mais il ne faut pas oublier les autres cibles.
L’objectif 90-90-90 concerne tout le monde. Les trois 90 renvoient à 90% des personnes infectées par le VIH sont diagnostiquées, 90% des personnes qui sont diagnostiquées recevront un traitement antirétroviral et que 90 % des personnes recevant des antirétroviraux auront une charge virale supprimée à l’horizon 2020. Il ressort que l’atteinte de cet objectif signifierait la fin du sida d’ici à 2030.
Mais 35 ans après la découverte du sida, la jeune génération a-t-elle la même perception de la maladie que les anciens ? Non. La jeune génération n’a pas été témoin des ravages de la maladie au tout début. Elle n’a pas vu les malades grabataires du sida grâce au dépistage précoce et aux traitements avec les antirétroviraux. Si fait qu’elle pense que la maladie ne sévit plus. Et pourtant ! Le sida n’est pas loin des jeunes. Il est à côté d’eux. Nombreuses sont ces jeunes filles qui ont des copains de leur âge et qui sortent avec des « tontons gentils », susceptibles de leurs transmettre la maladie. Le hic, est qu’elles ne prennent pas souvent les précautions nécessaires pour se protéger, souvent par ignorance. Pour dire que les jeunes, par manque de sensibilisation, s’adonnent à certaines pratiques qui risquent d’entraîner une recrudescence de la maladie dans les pays où la vigilance a baissé parce que le taux de prévalence est bas. Un taux de prévalence bas ne signifie pas forcément une victoire, car le sida tue toujours. Et une diminution des ressources de lutte contre le sida en Afrique peut être catastrophique. Comme le relève si bien Michel Sidibé, Directeur exécutif de l’Onusida, en ces termes : « si les investissements ne continuent pas, on risque d’avoir un rebond de l’épidémie. Ou bien l’on paye aujourd’hui, ou bien on paiera pour toujours ».
Annavah KOETA