La campagne de lutte contre le paludisme est ouverte au Burkina Faso. En témoigne le passage des volontaires de concession en concession pour distribuer les bons de Moustiquaires imprégnés à longue durée d’action (MILDA) dont le retrait se fera, gratuitement, à partir du 14 juin prochain, sur les différents sites indiqués pour la circonstance. L’initiative, qui n’est pas à son début, est à saluer à plus d’un titre. Vu le revenu moyen de la plupart des familles, s’offrir une moustiquaire pour ne pas contracter le paludisme, n’est souvent pas la priorité. C’est pourquoi cette distribution gratuite de MILDA est une aubaine. Certes, cette initiative est une action du gouvernement parmi tant d’autres. Mais, sur 24 heures, quand on évalue le temps que les individus passent sous une moustiquaire et le résultat mitigé sur le terrain de cette distribution gratuite de MILDA, l’on se demande s’il ne faut pas changer de fusil d’épaule dans la lutte contre le paludisme en mettant l’accent sur d’autres méthodes de lutte. Le gouvernement évoquera peut-être la difficulté de convaincre les partenaires occidentaux, mais il est plus que temps d’explorer d’autres horizons, sous nos cieux, en attendant que le vaccin du paludisme soit homologué et disponible pour tous. Et si la solution pour l’éradication du paludisme passait par l’implication des communautés sur une longue durée ?
L’objectif 2020 ne sera pas atteint
Sinon, à quoi sert-il de donner des moustiquaires à une famille dont l’environnement de vie est propice à la prolifération des moustiques notamment l’anophèle femelle, vecteur du paludisme ? Pourquoi ne pas motiver les familles à assainir leur cadre de vie tout au long de l’année, surtout quand on sait que contrairement à ce que l’on pense, le paludisme ne sévit pas seulement en saison des pluies ? Toutefois, la maladie continue de faire des ravages dans le monde, tuant plus de 400 000 personnes chaque année, dont la grande majorité est en Afrique a indiqué l’Organisation mondiale de la santé. Aussi, selon l’OMS, l’objectif des experts qui est « de réduire les cas et les décès dus au paludisme d’au moins 40 % avant 2020 », ne sera pas atteint l’année prochaine. Si jusque-là, il est à noter que la collaboration entre médecine moderne et médecine traditionnelle n’est pas souvent aisée, vu la réticence de l’OMS à admettre l’efficacité de certains produits de la pharmacopée, une certaine synergie d’action pourrait non seulement faire avancer significativement la lutte contre le paludisme, mais aussi donner un coup de pouce au traitement d’autres maladies.
Par Françoise DEMBELE