Les piqûres de moustiques semblent être chose banale en saison des pluies puisque c’est le moment où ils prolifèrent, à tout va, sous l’effet de l’humidité et des eaux stagnantes. Chaque famille est exposée au paludisme, et ce sont les enfants qui payent le plus lourd tribut.On estime qu’en 2015, il y a eu 438 000 décès dus au paludisme et qu’environ 78% d’entre eux ont concerné des enfants de moins de 5 ans.La Région OMS de l’Afrique supporte une part disproportionnée de la charge mondiale du paludisme. En 2015, 90% des cas de paludisme et 92% des décès dus à cette maladie sont survenus dans cette région. En 2015, près de la moitié de la population mondiale était exposée au risque de contracter le paludisme. La plupart des cas de paludisme et des décès dus à cette maladie surviennent en Afrique subsaharienne. Selon le rapport 2016 de lutte contre le paludisme malgré les progrès remarquables, le nombre de cas de paludisme a été estimé à 212 millions et le nombre de décès associés à 429 000 en 2015. Selon ce même rapport, en Afrique, la population n’ayant pas accès aux outils permettant de prévenir et de traiter la maladie se compte encore par millions.
Le paludisme est une maladie potentiellement mortelle due à des parasites transmis à l’homme par des piqûres de moustiques femelles infectés, les anophèles. Le paludisme est une affection fébrile aiguë. Chez un sujet non immunisé, les symptômes apparaissent généralement au bout de 10 à 15 jours après la piqûre de moustique infectante. Les premiers symptômes – fièvre, maux de tête et des frissons – peuvent être modérés et difficiles à attribuer au paludisme. S’il n’est pas traité dans les 24 heures, le paludisme à Plasmodium falciparum peut évoluer vers une affection sévère souvent mortelle. La période de transmission se situe surtout pendant la saison des pluies. Et c’est pendant ce temps que l’on doit redoubler d’effort dans la lutte contre le paludisme.
Certes, au Burkina Faso, des mesures sont prises pour préserver la population. Mais sont-elles suffisantes ? Assurément non, au regard des ravages opérés par cette maladie. On dira même que c’est l’anticipation qui manque le plus. En effet, l’accent doit être mis sur la lutte anti-vectorielle qui, selon l’OMS, est le principal moyen de prévenir et de réduire la transmission du paludisme. Hormis la politique de distribution des moustiquaires imprégnées d’insecticide, le ministère de la santé pourrait aussi introduire la pulvérisation des centres sanitaires et tout espace supposé être un nid de moustiques. Et Dieu sait qu’il y’en a ! Tenez ! Prenez les centres de santé par exemple. Il faut y séjourner pour savoir que ces endroits sont un haut lieu de « surproduction » de moustiques. Les populations doivent aussi jouer leur partition en faisant sienne cette lutte anti-vectorielle. Certes, il est démontré que le paludisme fait de moins en moins de morts. Et le vaccin contre le paludisme y est pour quelque chose! En effet, il s’agit du RTS, S. Selon les experts, contrairement au SPf66, tous les essais sur le RTSS (et il y en a eu des douzaines) ont mis en évidence son efficacité, en général de niveau comparable, soit une baisse de 30 à 50% de la fréquence du paludisme clinique chez l’enfant au cours de l’année suivant l’administration du vaccin par rapport aux enfants des mêmes régions n’ayant pas eu le vaccin. Quid de son fonctionnement ?
Selon les mêmes experts, lorsqu’un anophèle femelle prend son repas de sang, elle introduit dans la circulation sanguine de la salive contenant des parasites, appelés sporozoïtes. Le vaccin contient certaines parties de la surface du sporozoïte et l’immunité qu’il induit peut entraver la capacité de ces parasites à terminer leur cycle de développement dans le foie, les rendant alors moins capables de se multiplier dans le sang. Mais ce vaccin qui suscite tant d’espoir a encore beaucoup de chemin à parcourir pour être homologué par l’OMS. On ne doit donc pas baisser la garde.
En entendant, il faut éviter l’automédication. Pour un accès de fièvre, le réflexe pour certain c’est le recourt systématique aux antipaludéens. Même en milieu sanitaire, certains diagnostics sont faussés. Prenons garde de ne pas être dans la même situation que ce monsieur à qui on a inoculé une forte dose de chloroquine. Pourtant, il ne souffrait pas de paludisme, il était tout simplement fébrile. Le verdict fut sans appel, il est passé de vie à trépas.
Par ailleurs, l’hivernage qui s’installe est la saison de prédilection du paludisme. Il fera encore des morts. Vivement que le nombre de vies perdues soit moindre et que l’on mette l’accent sur la prévention. Et chacun a sa partition à jouer.
Anavah KOETA