L’Association burkinabè Raoul Follereau célèbre le 19 mars prochain à Pissila, la journée régionale de la lèpre. C’est pour en parler que les premiers responsables de cette association ont échangé avec la presse, le mercredi 15 mars 2017 à Ouagadougou.
En 2004, le Burkina Faso a atteint le seuil OMS d’élimination de la lèpre qui est de moins d’un cas pour 10 000 habitants. Ce qui signifie que la lèpre n’est plus un problème de santé publique. Mais, selon l’Association burkinabè Raoul Follereau, la maladie existe toujours au Burkina puisque, selon les statistiques, on dénombre 200 nouveaux cas chaque année, avec plus de 90% de forme contagieuse. C’est le constat fait devant la presse le 15 mars dernier à Ouagadougou, par les premiers responsables de l’association qui célèbre la journée régionale de la lèpre, le 19 mars 2017 à Pissila, dans la région du Centre-Nord. Pour Dr Jacques Ouandaogo, président de l’Association burkinabè Raoul Follereau, il ne faut donc pas baisser la garde. Et c’est dans ce sens que la commémoration de la journée régionale va être une fois de plus l’opportunité de faire de la sensibilisation à travers les médias de Pissila, partager des repas communs avec les malades, s’enquérir de leurs préoccupations. C’est une maladie qui se guérit, a souligné Dr Jacques Ouandaogo qui demande de s’y prendre tôt. La lèpre, comme il le rappelle, est une maladie infectieuse, contagieuse mais très peu à ce niveau, et elle n’est pas héréditaire. Elle touche principalement la peau et les nerfs périphériques. Des statistiques révèlent par rapport aux nouveaux cas, que l’on a enregistré en 2015, 17 dans la région du Nord, 15 au Centre-Nord, 12 au Sud-Ouest, 8 au Sahel, 5 au Centre-Ouest, 4 au Centre-Sud tout comme dans la Boucle du Mouhoun, 3 à l’Est.
Et de nous faire un rappel historique pour dire que le bacille de la lèpre a été découvert en 1873 par le Norvégien Armauer Hansen, d’où son nom bacille de Hansen. La contamination se fait d’un malade à un homme saint grâce à la dissémination des bacilles par le mucus nasal, la bouche, les plaies cutanées. Mais, il faut relever que la lutte contre la lèpre dans le monde reste fondamentalement attachée au nom de Raoul Follereau, puisque c’est lui qui a mobilisé la conscience du monde entier sur la nécessité de lutter contre la lèpre, a souligné Dr Jacques Ouandaogo. C’est ainsi qu’il a été mis en place par la suite, des associations nationales Raoul Follereau afin de poursuivre l’œuvre du fondateur de la fondation Raoul Follereau. Les missions assignées à une association nationale sont, entre autres, de soutenir l’action des pouvoirs publics et des organismes privés dans la lutte contre la lèpre, notamment par des actions de sensibilisation et d’information du grand public, la célébration de la Journée mondiale de la lèpre ; de promouvoir la réinsertion socio-économique des anciens malades et des malades en traitement dans leur village et leur communauté ; d’initier et soutenir des projets de développement (autosuffisance alimentaire, santé, éducation) ; de diffuser l’œuvre et la pensée de Raoul Follereau : l’amour, la charité, l’espérance, la foi en la jeunesse, la lutte contre d’autres lèpres qui sont, entre autres, la famine, l’exclusion, la discrimination, l’injustice.
Source: Le Pays