L’accouchement, pour une femme, est une expérience bouleversante. Que dire alors de l’accouchement par césarienne ? Un passage tout aussi troublant. Et l’idéal pour la femme en couches est de se refaire une santé sans trop de tourments. Loin s’en faut. En tout cas, pour celles qui ont choisi de faire leur pansement dans certaines formations sanitaires publiques. Dans ces structures, il y a de ces scènes qui vous laissent pantois. Le tableau est le suivant : une trentaine de femmes, les unes couchées sur le banc réservé aux patients, d’autres qui squattent les bancs des autres unités de consultations voisines. Il s’en trouve même certaines qui étalent à même le sol des pagnes sur lesquelles elles se couchent pour être plus à l’aise. Ces femmes ont une chose en commun : toutes ont subi une césarienne et sont venues pour un pansement. Mais au bout de quelle souffrance ? En effet, vu le nombre de patientes, pour être parmi les premières, il faut venir très tôt. C’est ainsi que certaines femmes disent se rendre à l’hôpital dès 6h du matin et attendre jusqu’à 9h avant d’avoir des soins. Ne voulant pas exposer les nouveau-nés au vent et à la fraîcheur matinale, certaines d’entre elles laissent leurs nouveau-nés à la maison. Celles qui n’ont pas le choix sortent avec leurs bébés dans les bras ou aidées par des accompagnantes. La scène se déroule dans un Centre hospitalier universitaire (CHU) à Ouagadougou. L’image peut ne pas choquer certaines personnes, mais à voir ces patientes traîner sous le froid avec ou sans leurs nouveau-nés, il y a de quoi se poser des questions. Ne peut-on pas aménager les horaires de telle sorte à éviter à ces femmes une douleur supplémentaire ? Ne peut-on pas multiplier les salles de soins ? En tout cas, de telles scènes n’honorent pas un Centre hospitalier universitaire.
Par Françoise DEMBELE