« La trêve sociale est un suicide pour le mouvement syndical » (Pissyamba Ouédraogo, SG du SYNTSHA)

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Le 4 janvier 2019 est le jour qui a été choisi par le Syndicat des travailleurs de la santé humaine et animale (SYNTSHA) pour faire l’état de la mise en œuvre du protocole signé le 13 mars 2017 et décliner les perspectives du  SYNTSHA. Des questions d’actualité ont aussi été abordées au cours de la conférence de presse, notamment la trêve sociale demandée par le Président du Faso, lors de son discours à la Nation, prononcé le 31 décembre 2018.

« Le chef de l’Etat aurait été bien inspiré de résoudre les problèmes des travailleurs » au lieu de demander une trêve parce que « la trêve sociale c’est un suicide pour le mouvement syndical », a déclaré Pisssyamba Ouédraogo, Secrétaire général (SG) du Syndicat des travailleurs de la santé humaine et animale (SYNTSHA), lors de la conférence de presse bilan que le bureau national du syndicat a organisé ce 4 janvier 2019. « Pour le gouvernement, la trêve signifie qu’on abandonne nos revendications parce qu’en ce moment on ne nous demande plus de serrer la ceinture mais on nous demande l’anéantissement financier » a expliqué le SG qui a trouvé que « pendant que le Président du Faso appelle à la « trêve » et parle de dialogue avec les syndicats, le gouvernement, lui, s’ingénue dans la dénégation des engagements pris avec les partenaires sociaux, le dilatoire, les tentatives d’opposition des travailleurs aux populations, la prise de mesures portant atteinte au pouvoir d’achat des travailleurs ». Et, à en croire Pissyamba Ouédraogo, le bilan de la lutte au niveau du SYNTSHA le démontre à souhait. Les travailleurs de ce syndicat attendent toujours la mise en œuvre du protocole signé le 13 mars 2017. En effet, le Secrétaire général a relevé que pour ce qui est des conditions de travail, malgré les nombreux engagements pris par le gouvernement, la plupart des formations sanitaires et vétérinaires ne disposent pas du minimum pour accomplir leurs missions. Pour ce qui est de la gestion des services, le SG a noté une « absence de réelle volonté politique de lutte contre la corruption et l’impunité». Et il prend pour exemple « les résultats des audits du CHU-YO (Centre hospitalier universitaire Yalgado Ouédraogo) et du CHU-SS  (Centre hospitalier universitaire Souro Sanou) gardés au secret ». Pissyamba Ouédraogo a affirmé que malgré la disposition du SYNTSHA à aller au dialogue, le gouvernement cherche à gagner du temps en déniant ses engagements. Dans ses conditions, le SG s’est alors demandé : « qu’est-ce qui pourrait justifier l’observation d’une seconde trêve envisagée par le Président du Faso ? ». Du reste, le syndicat a dit « avoir suffisamment patienté et ne manquera pas de prendre ses responsabilités en adaptant sa lutte à l’évolution de la situation ». En tout état de cause, « le gouvernement portera l’entière responsabilité des conséquences du blocage actuel du traitement de nos revendications » a conclu le SG du SYNTSHA.

Françoise DEMBELE

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