Le Burkina Faso commémore conjointement en différé ce jeudi 6 juillet 2017, à Ouagadougou les journées mondiales de la santé, de lutte contre le paludisme et la tuberculose. Placée sous les thèmes « La dépression: parlons-en », « En finir définitivement avec le paludisme », et « S’unir pour mettre fin à la tuberculose. Ne laisser personne de côté». Cette commémoration organisée par le Ministère de la santé en collaboration avec ses partenaires, vise à interpeller les gouvernants, les organisations de la société civile, les partenaires au développement et les populations sur leur responsabilité et les efforts à consentir pour réduire le fardeau lié à ces trois maladies, et aussi à sensibiliser les populations afin qu’elles adoptent des attitudes et des comportements favorables à leur prévention.
En rappel, la journée mondiale de la santé, a été instituée en 1948 par la première Assemblée mondiale de la santé pour marquer la création de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) alors que la Journée mondiale de lutte contre le paludisme est née en 2001 du partenariat entre l’OMS, l’UNICEF, la Banque mondiale et le PNUD. Quant à la journée mondiale de lutte contre la tuberculose, elle est commémorée depuis 1982 en hommage au chercheur Allemand, le Dr Robert Koch qui a découvert le microbe responsable de la maladie le 24 Mars 1882.
Au Burkina Faso, ces journées sont célébrées conjointement le même jour depuis 2012, en raison de contraintes financières et de temps.
Revenant aux thèmes des journées, la dépression, le paludisme et la tuberculose constituent des problèmes majeurs de santé publiques ; d’où la nécessité d’agir au regard de leur ampleur et de leur gravité afin qu’elles ne soient plus des problèmes de santé publique.
La dépression, première cause de suicide dans le monde
La dépression est une maladie qui se caractérise par une tristesse persistante, une perte d’intérêt pour les activités qui, normalement, procurent du plaisir et une incapacité à accomplir les tâches quotidiennes. On parle de dépression si ces symptômes sont présents pendant deux semaines au moins.
La dépression touche aujourd’hui plus de 350 millions de personnes dans le monde. D’après l’Organisation mondiale de la santé (OMS), d’ici 2020, la dépression deviendra la deuxième cause d’invalidité à travers le monde, après les troubles cardiovasculaires.
Dans les cas les plus graves, elle peut conduire au suicide. On estime que 70% des personnes qui décèdent par suicide souffraient d’une dépression, le plus souvent non diagnostiquée ou non traitée, d’où l’importance de la prise en charge rapide et adéquate.
Au Burkina Faso, selon une étude menée au CHU YO en 2009, la « prévalence » de la dépression était estimée à 4,1%.
Selon l’annuaire statistique 2015 du Ministère de la santé, 1037 cas de dépression ont été vus en consultations externes dans les centres médicaux et les hôpitaux.
Les mauvaises habitudes de vie (tabagisme, alcoolisme, peu d’activité physique, excès de télévision ou de jeux vidéo, etc.), les conditions de vie (conditions économiques précaires, stress, isolement social) et certains événements de la vie (perte d’un proche, divorce, maladie, perte d’emploi) sont susceptibles de nuire profondément à l’état psychologique.
Toutefois, la dépression se traite, même facilement et assez rapidement. En effet 90% des cas de dépression peuvent être guéris ou à défaut équilibrés. Le traitement peut aller de la prise d’antidépresseurs à la psychothérapie.
Pour éviter la dépression, nous devons adopter une bonne hygiène alimentaire et de vie tout en évitant l’accumulation de stress au travail et l’épuisement professionnel.
L’amélioration de la prise en charge du paludisme en nette progression depuis 2010
Le paludisme est une maladie infectieuse due à un parasite du genre Plasmodium, propagée par la piqûre de certaines espèces de moustiques anophèles. Selon l’OMS, cette maladie cause un million de victimes par an dans le monde. Et environ 40% de la population mondiale est exposée à la maladie et 500 millions de cas cliniques sont observés chaque année. Les manifestations cliniques du paludisme sont très diverses (fièvre accompagnée ou non de maux de tête, douleurs musculaires, affaiblissement ou fatigue générale, vomissements, diarrhées, de toux, etc).
Pour faire face à la maladie, le Burkina Faso, à l’instar des pays africains, a mis un accent particulier sur la prévention. Ainsi depuis 2010, en plus de l’amélioration de la prise en charge dans les formations sanitaires notamment la prise en charge gratuite du paludisme chez les femmes enceintes et les enfants de moins de 5 ans, des campagnes de distribution universelle de moustiquaires imprégnées d’insecticides à longue durée d’action (MILDA) sont réalisées tous les trois (03) ans. Cette utilisation massive de MILDA est combinée à d’autres d’interventions, au nombre desquelles le traitement préventif chez la femme enceinte, la pulvérisation intra-domiciliaire dans des zones ciblées, la chimio-prévention du paludisme saisonnier chez les enfants de 3 à 59 mois, entre autres.
La tuberculose, 5 671 nouveaux cas et rechutes détectés contre environ 9 000 cas estimés au Burkina Faso
La tuberculose est une maladie infectieuse, contagieuse et à transmission essentiellement interhumaine. Environ un tiers de la population mondiale est porteuse d’une tuberculose latente, ce qui signifie que ces personnes ont été infectées par le bacille tuberculeux mais ne sont pas malades et ne peuvent pas transmettre la maladie. Sur toute la durée de leur vie, les sujets infectés ont un risque de 10% de développer la maladie. Le risque est beaucoup plus élevé pour ceux qui ont un système immunitaire déficient, notamment les personnes vivant avec le VIH ou celles en état de malnutrition ou ayant le diabète.
En 2016, 5 671 nouveaux cas et rechutes ont été détectés au Burkina Faso contre environ 9 000 cas estimés selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS, La tranche d’âge la plus touchée étant celle des 15 à 49 ans.
Le premier signe de la tuberculose est la toux grasse, productive de plus de deux semaines. Donc toute personne qui tousse et crache pendant plus de 2 semaines, doit se rendre au centre de santé pour se faire consulter. Les autres signes évocateurs sont l’amaigrissement, le manque d’appétit, la pâleur, la fièvre et les sueurs nocturnes.
Ministère de la Santé