Pour cette Journée internationale de la femme, nous imaginons un monde dans lequel chaque femme et chaque fille a accès à des soins de santé abordables et de qualité, peut exercer librement ses droits en matière de santé sexuelle et reproductive, un monde dans lequel toutes les femmes et les filles sont traitées et respectées comme des égales des hommes.
Cette année, le thème de la Journée internationale de la femme est le suivant «L’heure est venue: les activistes rurales et urbaines transforment la vie des femmes». Aujourd’hui, c’est le moment pour chacun d’entre nous de défendre à haute voix les droits des femmes et l’égalité entre les sexes.
À l’Organisation mondiale de la Santé, nous défendons le droit des femmes et des filles à la santé. Lorsqu’elles peuvent rester plus longtemps à l’école, planifier ou éviter les grossesses et accéder aux services de santé sans discrimination, de nouvelles perspectives économiques s’ouvrent à elles pour transformer au final leur avenir.
Mais il ne suffit pas d’en parler, il nous faut agir.
Rien n’aidera plus les femmes et les filles que de veiller à ce que chaque personne, où qu’elle se trouve, puisse bénéficier de services de santé de qualité où et quand elle en a besoin, sans craindre d’être acculée à la pauvreté.
Aujourd’hui, au moins la moitié de la population mondiale n’a pas accès aux services de santé essentiels, comme les soins prénatals pendant la grossesse ou les vaccinations pour éviter le tétanos maternel et néonatal ou le PVH, parce que ces services ne sont pas disponibles ou qu’ils sont financièrement inabordables. Le problème touche de manière disproportionnée les femmes et les filles.
Près de 100 millions de personnes sont aussi acculées à la pauvreté extrême, le fait de vivre avec moins de ,90 par jour, parce qu’elles doivent payer de leur poche les services de santé. C’est inacceptable. Aucune femme ne devrait avoir à choisir entre la scolarité de son enfant, l’achat de nourriture ou le paiement d’une consultation médicale.
La couverture-santé universelle, la première des priorités de l’OMS, signifie que les dispositifs destinés aux femmes et aux adolescentes doivent inclure des services de promotion de la santé, de prévention et de traitement de la maladie. Le fait d’exclure l’accès à la contraception dans les plans pour la santé et de limiter ainsi la capacité des femmes et des adolescentes à planifier ou à éviter les grossesses, n’a rien avoir avec la santé pour tous. C’est de la discrimination qui renforce l’inégalité entre les sexes.
L’équité est le fondement pour parvenir à la couverture-santé universelle. Toutes les femmes et les filles, qu’elles soient riches ou pauvres, qu’elles vivent en zone urbaine ou rurale, qu’elles aient suivi une scolarité ou soient illettrées, doivent avoir une égalité d’accès aux services de santé. Mais, dans les pays à revenu faible ou intermédiaire, la proportion des accouchements en présence de personnel qualifié varie de 80 points de pourcentage entre les femmes les plus riches et les plus pauvres. La présence de personnel qualifié pendant l’accouchement est la clef pour la prévention des décès maternels et infantiles.
Ces accoucheurs qualifiés et les personnels de santé qui sont en grande partie des femmes doivent pouvoir participer au leadership et à la prise de décision, avoir accès à des emplois formels, être bien rémunérés et travailler dans un lieu où il n’y a pas de violences physiques ou sexuelles.
Je m’efforce de concrétiser la parole en actes lorsqu’il s’agit de la place des femmes dans le personnel de santé. Aujourd’hui, plus de 60% de nos postes de haut niveau sont détenus par des femmes et nous travaillons à ce que ce soit aussi le cas dans nos bureaux régionaux et de pays. Nous ne pouvons pas promouvoir avec efficacité la couverture-santé universelle si nous ne réunissons pas toutes les voix autour de la table et je me réjouis aujourd’hui de voir des visages féminins du monde entier échanger leurs idées pour le changement.
Nous savons que, quand nous aurons atteint la couverture-santé universelle, la pauvreté aura diminué, des emplois seront créés, les économies se développeront et les communautés seront protégées des flambées épidémiques. Mais nous savons aussi que les perspectives économiques des femmes progresseront et que la santé et le développement de leurs enfants feront de même.
Source : OMS