L’Organisation mondiale de la santé estime qu’un adulte sur trois est hypertendu dans le monde et que près de 40% des adultes malades en Afrique seraient aussi hypertendus. D’autres études réalisées nous montrent aussi que près de 80 millions de personnes seraient atteintes d’hypertension artérielle (HTA) et ces chiffres pourraient atteindre 150 millions d’ici à 2025. Des chiffres qui font froid dans le dos, surtout quand les études révèlent que l’hypertension concerne de plus en plus les jeunes gens et n’est plus l’apanage des personnes assez avancées en âge. Alors quelles précautions prendre pour éviter cette maladie et atténuer ces effets si l’on en est déjà atteint ? Lisez-plutôt.
L’hypertension artérielle est de plus en plus fréquente en Afrique. Et selon le Professeur Patrice Zabsonré, Cardiologue au Centre hospitalier universitaire Yalgado Ouédraogo, « les gens ont pensé que l’hypertension artérielle tire son essence des facteurs génétiques. Sur 40 malades 75% sont des hypertendus. Les enfants issus de parents hypertendus ont beaucoup de risques de développer l’hypertension artérielle. Mais il y a aussi l’environnement qui joue un rôle important dans la survenue de l’hypertension artérielle. Et qui dit environnement, parle de mode de vie alimentaire et d’activités physiques. Le sel est la plaque tournante dans le mécanisme qui préside à la survenue de l’hypertension artérielle ». Malheureusement la population ne peut s’en passer. Au contraire la plupart des personnes qui ne veulent pas consommer des repas sucrés préfèrent les repas salés. Et la tendance d’opter pour les repas salés s’étend aussi aux campagnes que l’on croyait à l’abri de l’HTA. Comme le souligne Pr Zabsonré, « les gens ont adopté des habitudes alimentaires identiques en ville comme en campagne si fait que l’on voit de plus en plus autant d’hypertendus en ville qu’en campagne. Ce qu’on avait comme atout pour ne pas développer une maladie cardiovasculaire, on le perd de plus en plus. En campagne, non seulement on consomme le sel mais aussi on y boit de l’alcool comme en ville et on a tendance à abandonner la sauce potasse au profit de ce qui est salé et qui s’achète dans les supermarchés ». En effet, la population abandonne de plus en plus les mets fait maison au profit des mets achetés au supermarché qui sont le plus souvent des aliments en boites de conserve. Et qu’est-ce qui permet de conserver le plus longtemps possible ces repas ? C’est le sel. Le mauvais régime alimentaire est donc la porte d’entrée de l’HTA.
« Les enfants issus de parents hypertendus risquent de développer HTA »
A en croire Pr Zabsonré « De nos jours, on mange gras, salé alors que le sel retient l’eau dans l’organisme. Et si on retient l’eau cela veut dire que l’on prend du poids. Tout cela contribue à augmenter la fréquence de l’hypertension artérielle ». C’est dire donc qu’il y a un lien entre obésité et HTA. Et ce lien, le Prof nous le démontre. En effet, il pense que l’hypertension artérielle peut être la conséquence indirecte de l’obésité. Pour lui, « la pression artérielle augmente avec le poids. Elle augmente aussi avec l’inactivité. Donc si on réduit le poids, la sédentarité on réduira le risque de développer l’hypertension artérielle ». C’est pourquoi, le spécialiste en cardiologie invite « la population à maigrir et à faire du sport parce que cela concoure à réduire la tension artérielle de manière à ce qu’on ait plus besoin de prendre autant de médicaments que quelqu’un qui n’a pas maigri ». Quant aux enfants issus de parents hypertendus, le spécialiste joue la carte de la prévention. « Il faut cibler les enfants issus de parents hypertendus pour leur dire qu’ils courent le risque de développer l’hypertension artérielle. Et ce risque augmente avec âge. Et comme on ne peut pas lutter contre l’âge, il faut maigrir éviter la sédentarité, et faire du sport. Il y a toujours un bénéfice à maigrir et à faire une activité sportive quand on est hypertendu, conclut-il.