GREVE DU SYNTSHA : LE MOT D’ORDRE LEVE

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Suite au communiqué du Syndicat national des travailleurs de la santé humaine et animale (SYNTSHA) annonçant une grève de 72 heures, ce, à compter du 14 mars 2017, le ministère de la Santé a pris langue avec le SYNTSHA. A l’issue de cette rencontre,  une conférence de presse conjointe a été organisée le 14 mars 2017, dans la salle de réunion dudit ministère. Le moins que l’on puisse dire, c’est que la grève annoncée n’aura pas lieu.

 « Dire que nous sommes satisfaits, c’est trop dire. Pour l’instant, ce sont des engagements qui ont été pris et des solutions qui ont été proposées,  dont la mise en œuvre va être planifiée. Il s’agit de construire de nouvelles infrastructures, faire des commandes d’équipements, former le personnel, gérer ou revoir la question des carrières, revoir le dialogue entre les structures syndicales et les responsables des formations sanitaires et vétérinaires à tous les niveaux, pour permettre une bonne contribution dans la gestion et le fonctionnement des structures», a déclaré Pissyamba Ouédraogo, Secrétaire général du SYNTSHA, lors de la conférence de presse conjointe, à la question d’un journaliste qui a demandé si le SYNTSHA était satisfait des discussions avec son ministère de tutelle. Il relève que  « sur l’ensemble des points de revendications, il y a des réponses qui ont été données. Nous n’avons pas dit que nous sommes satisfaits à 100%. Des engagements et des solutions ont été pris et nous nous sommes engagés à les mettre en œuvre ». La plateforme revendicative du SYNTSHA comporte plusieurs points qui ont été débattus lors de la rencontre, notamment la question du relèvement des indemnités, celle de l’agression des agents de santé.

Concernant la question du relèvement des indemnités, en l’occurrence les indemnités de risque, d’astreinte et de garde, Pissyamba Ouédraogo a affirmé que l’ensemble des questions relatives à la vie et à la carrière des agents va être géré dans le cadre de la Fonction publique hospitalière. Donc, dit-il, «  les questions indemnitaires ont été reversées et seront discutées dans le processus d’élaboration des textes qui accompagnent la loi portant Fonction publique hospitalière ». Ce qui est sûr, renchérit le ministre de la Santé, Nicolas Meda, « il y a une relecture générale de la grille indemnitaire de la Fonction publique pilotée par le Premier ministère. Donc, ce qui ne pourra pas être réglé dans la Fonction publique hospitalière pourra sans doute trouver solution dans la relecture de la grille indemnitaire des agents publics de l’Etat ».

 « Les conditions de travail constituent le germe des tensions entre travailleurs et usagers »

 Pour ce qui est des questions d’agressions, l’engagement du gouvernement a consisté à l’arrestation des agresseurs pour qu’ils répondent devant la loi et le retrait des agents victimes d’agression des lieux où ils ont été agressés. A ce sujet, le ministre de la Santé a ajouté qu’« une stratégie de communication est en train d’être élaborée afin de sensibiliser les usagers à plus

de civisme, de considération, de respect des travailleurs du secteur de la santé, dans l’exercice de leurs fonctions ». Ce n’est pas tout, puisqu’il a aussi ajouté qu’« une autre mesure consistera à créer de meilleures conditions de travail pour éviter les tensions ». Selon lui, « c’est sans doute les conditions de travail qui constituent le germe des tensions entre travailleurs de la santé et usagers des services de santé ».

Pour ce qui est des échanges, le ministre de la Santé a confié aux journalistes que les deux parties ont discuté sur plus de 75 points sur lesquels il y a eu consensus. « Nous avons abouti à un protocole d’accord que personnellement, et avec les autres membres, nous allons nous engager à mettre en œuvre. Ce sont des engagements à court, moyen et long terme. Très rapidement, nous allons nous rasseoir pour proposer le calendrier de mise en œuvre et le comité de suivi, entre le gouvernement et les partenaires sociaux. Nous avons convenu que chaque trimestre, nous verrons comment suivre et évaluer ce qui sera réalisé et suivre le soutien des uns et des autres ». Le ministre de la Santé, Nicolas Meda, a tenu à souligner qu’au cours des discussions avec le SYNTSHA, il était entouré du ministre en charge des Ressources animales, du ministre délégué chargé du budget, du ministre en charge du dialogue social qui est le ministre en charge de la Fonction publique. Il a rassuré que « c’est dans la collégialité gouvernementale et dans la solidarité que ces négociations ont été entreprises. Et le SYNTSHA, au vu de l’engagement du gouvernement, a levé le mot d’ordre de grève du 14 mars ».  Pour ce qui est de la suite, « le Haut conseil du dialogue social va désormais rythmer toute notre stratégie de concertation large avec nos partenaires sociaux, pour résoudre par le dialogue l’ensemble des préoccupations syndicales », a-t-il ajouté.

Après la conférence conjointe SYNTSHA-ministère de la Santé qui a eu lieu à 12h, le 14 mars dernier, le syndicat a organisé une autre conférence de presse, le même jour, dans la soirée, à la Bourse du travail « pour tirer les leçons de la rencontre SYNTSHA-ministère de la Santé ».

 Françoise DEMBELE

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