Epidémie en Angola en 2015, au Brésil en 2016, des cas détectés en Guyane en 2017 et même récemment en Asie où le virus n’était encore jamais parvenu… Maladie virale parfois mortelle transmise par les moustiques, la fièvre jaune est aujourd’hui à nouveau un problème mondial de santé publique. Provoquant de grandes épidémies du XVIIe au XIXe siècle, elle n’a jamais disparu, faisant à nouveau rage dans certaines parties du monde. Aujourd’hui, l’OMS soutient que cette maladie est même sous-estimée, car le nombre réel de cas serait 10 à 250 fois supérieur à celui des cas actuellement notifiés.
Appelée fièvre « jaune » pour faire référence à la jaunisse présentée par certains patients, cette maladie virale est décrite pour la première fois au milieu du XVIe siècle au Mexique. Endémique en Afrique, en Amérique du Sud et en Amérique Centrale, il existe pourtant un vaccin efficace et sans danger, qui permet de s’en protéger à vie et pour lequel une seule injection est recommandée. La fièvre jaune est également une maladie d’importation : des touristes non vaccinés peuvent en effet s’infecter en zone d’endémie et développer la maladie de retour de voyage.
Actuellement, la maladie refait son apparition dans certains pays africains et sud-américains où la couverture vaccinale est faible. Pour la première fois, des cas de fièvre jaune ont également été déclarés récemment en Chine.
L’OMS rappelle que les principaux éléments de lutte contre la fièvre jaune sont « la vaccination préventive, un développement de la réserve mondiale de vaccins pour les ripostes et l’appui à une plus grande préparation dans les pays les plus exposés ». Des stratégies de défense sans cesse explorées par les chercheurs de l’Institut Pasteur à Paris et ceux du Réseau International des Instituts Pasteur.
La fièvre jaune, c’est quoi ?
La fièvre jaune est due au virus Amaril, un arbovirus, donc transmis par un insecte vecteur. Elle est transmise à l’homme par la piqûre de moustiques appartenant aux genres Aedes et Haemagogus. Après une incubation d’une semaine, la maladie débute typiquement avec fièvre, frissons, douleurs musculaires, maux de tête. Dans la plupart des cas, les symptômes disparaissent au bout de 3 à 4 jours.
Mais il existe certaines formes plus graves se manifestant par l’apparition d’un syndrome hémorragique avec vomissement de sang noirâtre (vomito negro), d’un ictère qui donne son nom à la maladie et de troubles rénaux (albuminurie). La mort survient alors dans 50 à 80% des cas, après une phase de délire, de convulsions, et un coma.
Hormis la prévention par vaccination, les seules armes pour combattre la maladie une fois qu’elle a été contractée sont le repos, la réhydratation et l’administration de médicaments visant à limiter la fièvre, les vomissements et la douleur.
Source : Institut Pasteur