L’épidémie de coronavirus qui s’est déclenchée à Wuhan, en Chine, fait trembler le monde entier. Si fait qu’à des kilomètres de l’épicentre de cette épidémie, les pays prennent des dispositions aux points d’entrée pour contrecarrer un éventuel risque d’épidémie. Le Burkina Faso n’est pas en reste, vu le dispositif installé à l’Aéroport international de Ouagadougou. Il a été présenté à la presse le 27 janvier 2020.
Le Burkina Faso est sur le qui-vive. En témoigne le dispositif sanitaire placé à l’aéroport international de Ouagadougou. Pour le secrétaire général du ministère de la Santé, Wilfried Ouédraogo, ce dispositif n’est pas nouveau : « il a toujours existé depuis 2014 pendant la menace de la maladie à virus Ebola. Il avait été désamorcé en grande partie parce que la menace s’était éloignée, mais depuis environ une semaine, les services du ministère de la Santé, avec l’appui de ceux du ministère du Transport, ont travaillé à ce qu’on dynamise le dispositif de caméras thermiques non seulement en salle de débarquement ordinaire mais aussi au salon d’honneur ». Pour le secrétaire général du ministère de la Santé, actuellement « l’urgence est de faire en sorte qu’aux points d’entrée, aérien, terrestre, ferroviaire, l’on puisse faire le streaming des passagers qui entrent sur le territoire burkinabè ».
Comment cela se passe-t-il ?
« Dès l’entrée dans la salle de débarquement ordinaire où dans le salon d’honneur, l’agent de santé demande aux passagers de prendre le gel hydroalcoolique pour désinfecter leurs mains parce que ce sont les mains qui sont le plus en contact avec ce qu’il y a comme équipements et documents de voyage », explique Wilfried Ouédraogo qui ajoute que l’agent de santé est assisté par le service de sécurité qui assure que les passagers observent cette mesure sanitaire. Il poursuit que « pendant qu’ils sont dans la queue pour les formalités sanitaires, il y a une caméra pointée sur l’ensemble des passagers. Et cette caméra est paramétrée avec une température limite corporelle de 38°. La caméra est reliée à un écran installé dans le box où se trouve l’agent de santé qui vérifie les carnets de vaccination.
En plus, il y a une alarme sonore et visuelle qui marque les passagers qui ont une température supérieure ou égale à 38° ». Si le passager est marqué, il sera conduit dans une salle d’entretien approfondie où l’agent de santé pourra chercher, en plus des éléments cliniques qui sont la fièvre, d’autres symptômes comme la toux et des arguments épidémiologiques. Et à partir du moment où ses arguments épidémiologiques sont réunis, nous sommes en droit de penser que c’est un cas suspect de grippe lié au coronavirus, déclare le Secrétaire général. C’est alors que « l’alerte est donnée à une ambulance médicalisée mobilisable 24h/24h pour qu’on puisse conduire le cas suspect vers les sites d’isolement », souligne-t-il.
« Le Burkina Faso dispose d’un laboratoire qui peut identifier le coronavirus »
A Ouagadougou, les sites d’isolement sont situés aux Centres hospitaliers universitaires (CHU) de Bogodogo et de Tengandogo. A Bobo-Dioulasso, on a le même dispositif et dès qu’il y a un cas suspect, on peut référer le cas suspect au CHU-Sourou Sanon.
Quant à l’identification du virus, il rassure : « il y a un laboratoire national de référence qui se trouve à Bobo-Dioulasso et qui dispose actuellement d’un kit de 50 tests qui peuvent identifier le coronavirus. Le prélèvement fait avec triple emballage sécurisé est expédié à moins de 24 heures vers ce laboratoire ».
Par Françoise DEMBELE