Tout a commencé à Wuhan en Chine en décembre 2019. En son temps, on parlait du « 2019-nCOV ». Nul ne se doutait que le nouveau coronavirus allait s’étendre hors des frontières du pays de Xi Jinping. De « 2019-nCOV », le nom du virus a évolué et est devenu Covid-19. Environ 5 mois après, le virus a cloué au pilori toute la planète : des millions de morts déjà enregistrés, des économies en récession, des pays menacés d’effondrement, presque toutes les activités à l’arrêt. Bref, face à la situation, tout le monde court. Qui l’eut cru ?
Il a fallu le nouveau coronavirus pour montrer, à nos dirigeants africains surtout, que rien ne vaut un plateau technique performant dans les centres de santé. Il a fallu ce virus couronné pour que les Africains se rendent compte qu’il faut de la solidarité pour arriver à vaincre une maladie. Il a fallu le Covid-19 pour montrer aux Burkinabè qu’une seule main ne ramasse pas la farine. Ainsi, assiste-t-on à une solidarité tous azimuts. L’on se demande si ces dernières années, il y a une calamité qui a pu mobiliser autant de solidarité. Mais si seulement cela pouvait être le cas pour certaines pathologies qui ne font pas autant parler d’elles et qui pourtant tuent. Mais ce Covid-19 fait tant de bruits qu’il a fini par ravir la vedette aux maux quotidiens des Burkinabè qui causent autant de morts sinon plus que le Covid-19.
Si seulement le monde pouvait se mobiliser ainsi autour du paludisme, nombreux sont ces enfants africains qui ne mourraient pas de cette maladie tropicale négligée.
Si seulement les Africains pouvaient être aussi solidaires tout le temps, la faim ne tuerait pas autant d’enfants africains.
Si seulement les Burkinabè pouvaient être aussi solidaires et avenants, des parturientes donneraient la vie dans de meilleures conditions dans les hôpitaux publics.
Si seulement la santé était une priorité des priorités des pouvoirs publics et bénéficiait de leurs égards, on n’aurait pas à dénoncer un système de santé défectueux, un plateau technique obsolète, des respirateurs insuffisants.
Que le Covid-19 serve donc de leçons à nos décideurs.
Cela est d’autant plus nécessaire qu’il y va de l’intérêt de tous.
Par Françoise DEMBELE
