Le taux de prévalence du Sida au Burkina Faso, selon les autorités sanitaires, est estimé 0,8%. Un progrès considérable dans la lutte contre le VIH car, il y a 20 ans, le taux de prévalence se situait à 7%. Ce progrès cache mal des défis. En effet, selon le rapport 2018 de l’ONUSIDA, 94 000 personnes seraient infectées par le VIH en 2017 au Burkina Faso dont 9 400 enfants de 0 à 14 ans. C’est dire qu’il y a encore de l’effort à fournir au niveau du dépistage précoce. Pour harmoniser et valider les données collectées au cours de chaque trimestre, le Réseau national pour une plus grande implication des personnes infectées et affectées par le VIH/SIDA (REGIPIV) a organisé un atelier. C’était le 7 novembre 2019 à Ouagadougou.
La lutte contre le VIH/Sida requiert la prise en compte de plusieurs volets dont la transmission mère-enfant et le dépistage précoce. Pour capitaliser les données à ce niveau, le Réseau national pour une plus grande implication des personnes infectées et affectées par le VIH/Sida (REGIPIV) a organisé un atelier pour répondre au plan de travail du projet eTME. L’atelier bilans trimestriels de la mise en œuvre du projet de l’élimination de la transmission mère enfant du VIH au Burkina Faso (eTME), financé par le Fonds mondial à travers le SP/CNLS-IST), a pour objectif de réunir trimestriellement les acteurs concernés pour analyser les acquis et les insuffisances afin de définir de nouvelles orientations pour l’atteinte des résultats dans la mise en œuvre de la stratégie d’accompagnement communautaire des femmes VIH+ pour l’élimination de la transmission mère-enfant du VIH au Burkina Faso. Et pour ce qui est des résultats, en matière de dépistage précoce des nourrissons, Dr Nadia Yaméogo, médecin de santé publique en charge de l’élimination de la transmission mère-enfant du VIH à la Direction de la santé et de la famille (DSF), a martelé qu’ « il faut maximiser pour atteindre l’objectif prévu qui est de 95% parce qu’actuellement le taux de dépistage précoce des nourrissons est situé autour de 58% ». A l’entendre, l’un des obstacles à l’atteinte des objectifs, est beaucoup plus les difficultés dans le suivi mère-enfant après l’accouchement, « parce que les femmes disparaissent dans la nature après l’accouchement ». Compte tenu de ce fait, Dr Yaméogo a laissé entendre que l’apport du projet est nécessaire parce qu’il « vient nous appuyer pour aider à retrouver les femmes et les enfants, les ramener dans les formations sanitaires pour qu’ils puissent bénéficier du dépistage ».
Et avec le contexte sécuritaire drainant beaucoup de déplacés, « on aura encore plus besoin des acteurs communautaires pour retrouver les femmes et les enfants afin de leur offrir des soins de santé adéquats », a-t-elle signalé. Mais pour ce qui est de l’élimination de la transmission mère-enfant, « il y a eu une grande avancée » car « en fin 2018, la transmission mère-enfant est passée de 8,4% à 4,2%, d’où une réduction de moitié ».
L’atelier du 7 novembre 2019 a réuni les responsables de la promotion de la santé des districts sanitaires de mise en œuvre du projet, les responsables des associations en charge de la mise en œuvre du projet au niveau communautaire, les infirmiers chefs de poste des sites leaders de l’intervention du projet et des partenaires. En tout cas, Rachel Yaméogo, Présidente du conseil d’administration (PCA) du REGIPIV, au cours de son adresse aux participants a indiqué que « leur contribution est essentielle dans le combat de l’élimination de la transmission mère-enfant du VIH/Sida ». Selon la PCA du REGIPIV, l’atelier est un cadre de partage des acquis, des expériences en vue de relever les insuffisances. Elle a ajouté qu’en définitive, la rencontre a été initiée pour donner des outils nécessaires aux participants pour une sensibilisation efficace.
Pour rappel, le plan d’élimination de la transmission mère-enfant du VIH couvre la période 2017-2020.
Françoise DEMBELE