Dépression: l’inflammation du cerveau serait à l’origine de la maladie

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La dépression est une maladie multifactorielle complexe dont les mécanismes ne sont toujours pas élucidés. Par conséquent, les traitements disponibles sont loin d’être efficaces et on estime que 30% des patients résistent au traitement conventionnel. Des chercheurs de l’Institut Pasteur, en collaboration avec les équipes de l’hôpital Sainte-Anne, ont mis en lumière le rôle de l’inflammation du cerveau comme mécanisme pouvant être à l’origine de la dépression. Une découverte importante dans la compréhension de la maladie et les opportunités de traitements qui en découlent.

La dépression est considérée comme la principale cause d’invalidité selon l’OMS, avec des conséquences majeures pour les individus et un coût élevé pour la société. Les traitements antidépresseurs actuels ; ciblant principalement trois molécules : la sérotonine, la noradrénaline et la dopamine ; ont une efficacité partielle, avec un taux de rémission inférieur à 65 %. Depuis quelques années, un agent anesthésique, la kétamine, fait l’objet de nombreux travaux de recherche. Cette molécule est fréquemment utilisée pour diminuer la douleur et la consommation d’opioïdes post-opératoires.

Des essais cliniques ont mis en évidence une efficacité clinique rapide et spectaculaire chez les patients souffrant de dépression résistante. « C’est une véritable révolution thérapeutique qui est en marche : désormais, l’objectif est de comprendre les mécanismes en jeu et de développer de nouveaux traitements ciblant ces mécanismes » explique Fabrice Chrétien, responsable du laboratoire de neuropathologie expérimentale à l’Institut Pasteur.

 

La kétamine, des espoirs pour de futurs traitements

 

A travers un effort de recherche translationnelle entre l’Institut Pasteur et le GHU Psychiatrie Neurosciences, les équipes du Professeur Chrétien à l’Institut Pasteur d’une part et du Professeur Gaillard à Sainte Anne d’autre part ont mis en évidence un nouveau mécanisme d’action de la kétamine.  Grâce à un modèle murin de dépression induite, ils ont démontré que la kétamine modulait l’activation des cellules microgliales, des cellules immunitaires résidentes du cerveau agissant comme une « police » et produisant notamment, en cas d’activation, des substances inflammatoires et neurotoxiques.

Grâce à des prélèvements sanguins de patients sujets à une dépression résistante et ayant bénéficié de kétamine, les chercheurs ont également mis en évidence un biomarqueur périphérique de l’efficacité de la kétamine permettant de caractériser les patients qui en bénéficieront au mieux.

« Ces différentes données confirment à la fois le rôle clé de la neuro-inflammation dans la physiopathologie de la dépression et ouvrent également la voie vers une médecine personnalisée qui offrira aux patients les plus réceptifs à un futur traitement, la possibilité d’en bénéficier » conclut Fabrice Chrétien.

Source : Institut Pasteur

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