Le Réseau accès aux médicaments essentiels (RAME) a tenu une conférence de presse, le jeudi 15 décembre 2022 à Ouagadougou pour présenter aux journalistes les actions menées par l’organisation en faveur de la mobilisation sociale dans la marche vers la couverture santé universelle au Burkina Faso et interpeller les autorités sanitaires à plus d’engagement pour une effectivité de la couverture santé universelle.
Pour garantir, le droit à la santé pour tous, reconnu par la Constitution, le gouvernement du Burkina Faso a pris des initiatives pour progresser vers la couverture santé universelle (CSU). Notamment l’adoption de la loi portant régime d’assurance maladie universelle, l’exception de paiement des soins pour les enfants de 0 à 5 ans et des femmes enceintes, la mise en place de la Caisse nationale d’assurance maladie universelle (CNAMU). Cependant, déplorent Dr Christian Lamy, chef de Projets nationaux au RAME et ses collaborateurs, de nombreux «goulots d’étranglement» en rapport avec la mobilisation des ressources, la gestion rationnelle des ressources mobilisées et la gouvernance globale des systèmes menacent la bonne marche vers la CSU.
Ce sont, selon le constat fait par le RAME, une lenteur à l’effectivité de la CSU, une insatisfaction des bénéficiaires sept ans après le démarrage de l’exemption de soins pour les femmes enceintes, l’insuffisance de l’opérationnalisation de la CNAMU etc.
Et pour souligner l’ampleur du défi, Dr Lamy relève à titre d’exemple, que le panier de soins couvert par la CNAMU demeure peu connu des usagers et même des prestataires des services de santé publique. D’où, son interpellation à l’endroit du gouvernement et des autorités sanitaires à plus d’engagement dans cette marche pour la couverture santé universelle qui a été initiée par le Burkina Faso.
« Influencer les politiques publiques de santé pour un accès équitable des populations aux soins de santé de qualité »
« Pour avoir la CSU, il est important sinon indispensable d’avoir un engagement au plus haut niveau des autorités de l’Etat et surtout une implication des communautés à la base, des populations des villes et des campagnes », a indiqué le chef du projet du RAME.
En outre, le Réseau accès aux médicaments essentiels, organisation de la société civile qui s’est donnée pour mission « d’influencer les politiques publiques de santé pour un accès équitable des populations aux soins de santé de qualité » soutient les efforts des autorités sanitaires dans la marche vers cette couverture santé universelle.
C’est pourquoi, le RAME a initié une série d’actions afin de susciter davantage d’adhésion et d’engagement des communautés en faveur de la santé depuis ces dernières années. Actions, au nombre desquelles, Dr Christian Lamy, chef de projet cite, la mise en place en février 2020 de la plateforme Démocratie sanitaire et implication citoyenne (DES-CI) en collaboration avec des faîtières de la société civile, la mise en place de cellules citoyennes de veille sanitaire dans les secteurs des grandes villes du Burkina, des études d’analyse, des formations à l’endroit des organisations de la société civile et des différentes communautés. Ainsi que, la production d’outils de communication sur la mobilisation sociale en faveur de la couverture santé universelle.
Samiratou OUEDRAOGO
