Toute la semaine a lieu à Amsterdam la 22e Conférence internationale sur le sida, un rendez-vous incontournable pour tous les acteurs de la lutte contre l’épidémie. La société civile y est représentée, via une coalition d’organisations qui a lancé une nouvelle campagne à l’occasion de ce rendez-vous, pour dire « non » à la guerre contre les drogues telle qu’elle est menée. Un véritable enjeu de santé publique dans la lutte contre le VIH. Des associations africaines s’y sont jointes.
Pendant longtemps, l’Afrique de l’Ouest n’a été qu’un lieu de transit pour le trafic de drogue. Mais la situation a évolué. « Notre région est devenue une région de consommation. Pour ce qui est du contexte burkinabè, c’est le canabis qui est le plus consommé. Ensuite vient la cocaïne et l’héroïne », relate Charles Somé, de l’ONG REVS+, au Burkina Faso.
Aucun chiffre officiel n’existe pour mesurer le phénomène au Burkina Faso, même si une étude est en cours. « C’est un problème réel, les autorités en sont conscientes. En moyenne, on risque entre trois mois et cinq ans de prison », ajoute-t-il.
Mais selon les militants, ce « tout répressif » a de graves conséquences pour la santé publique. Illustration de l’autre côté du continent, à Maurice, où près de la moitié des usagers de drogue sont séropositifs, malgré la politique répressive du gouvernement.
« De toute façon, les gens vont consommer parce qu’ils sont dans une dépendance, estime Nicolas Ritter, de l’association Pils. Autant leur donner des outils pour qu’ils ne s’infectent pas avec des virus comme le virus du sida. Contrairement au Burkina Faso, Maurice a mis en place un programme d’accompagnement des usagers de drogues. On a réussi à convaincre les autorités d’introduire les programmes d’échange de seringues. Ça a donné des résultats incroyables. »
Une campagne internationale a été lancée par une coalition d’associations à l’occasion de la Conférence internationale sur le sida. « Non à la guerre contre la drogue », c’est son nom. Objectif : inciter les gouvernements à mettre en place de telles politiques de réduction des risques.
Source : RFI