Cigarette électronique : le point sur les effets connus sur la santé

In A la Une, Actualités

Les médias s’alarment sans cesse de nouvelles études sur la nocivité des cigarettes électroniques. Une récente revue parue dans le British Medical Journal nous aide à faire le point sur l’état des connaissances actuelles sur les conséquences respiratoires des e-cigarettes.

Les cigarettes électroniques (e-cigarettes) sont des produits commerciaux alternatifs aux cigarettes classiques contenant du tabac. Elles ne génèrent pas de combustion mais un aérosol inhalable contenant de la nicotine, des arômes, du propylène glycol et de la glycérine végétale. Pour bien appréhender la question, il faut se souvenir qu’il faut utiliser la balance bénéfice/risque pour aborder les problèmes sanitaires. Bien sûr, ne rien inhaler ou fumer est l’attitude la plus bénéfique à adopter. Mais le débat qui fait rage se situe entre la cigarette classique et la cigarette électronique. Est-elle moins dangereuse ? Plus dangereuse ? Est-ce utile de s’en servir comme une stratégie vers la cessation définitive de la nicotine ? En effet, les produits qu’elle émet sont loin d’être anodins : carbonyles volatils, espèces réactives de l’oxygène, furannes et des métaux (nickel, plomb, chrome) dont beaucoup sont toxiques pour les poumons. Voyons ensemble ce que nous disent ces chercheurs sur l’état de l’art entre problèmes respiratoires et cigarettes électroniques.

Un faisceau de preuves inquiétantes

Il existe encore trop peu de recul pour pouvoir juger de la sûreté de ces produits sur le long terme. Néanmoins, les scientifiques possèdent un faisceau de preuves combinant études épidémiologiques de population, expériences sur les animaux et sur des cultures de cellules in vitro.

Des corrélations sont alors apparues entre cigarette électronique et toux chronique, flegme, expectorations, respiration sifflante, bronchite chronique, maladie pulmonaire obstructive chronique et asthme entre fumeurs et non-fumeurs. Pour les fumeurs qui sont passés à la e-cigarette, les études sont contradictoires quant aux bénéfices attendus par la cessation de la cigarette. Enfin, fumer la cigarette électronique pourrait causer des lésions aiguës des petites voies respiratoires, des pneumopathies d’hypersensibilité et d’autres maladies alvéolaires ainsi qu’affecter le processus de phagocytose de certaines cellules immunitaires. Il est brièvement évoqué le cas de la « maladie des États-Unis » où les chercheurs affirment que la responsabilité de la cigarette électronique ne peut être tenue pour certaine pour l’instant, compte tenu d’autres éléments suspects évoqués que nous avions déjà cités antérieurement.

Les études animales et in vitro révèlent une augmentation de l’inflammation, du stress oxydant, une réduction de la sécrétion de mucus, une altération de l’autophagie et de l’ADN au niveau des cellules pulmonaires et, bien sûr, des affections respiratoires diverses. Enfin, il persiste un léger problème : certaines études (pas la majorité) sont financées par l’industrie du tabac, qui possède un intérêt économique majeur à démontrer que la e-cigarette est aussi nocive que leur produit respectif.

Quelles pistes pour la recherche ?

Selon les chercheurs, plusieurs questions doivent faire l’objet d’études et donc captiver l’attention de la communauté scientifique.

-La nicotine inhalée provoque-t-elle une toxicité pulmonaire directe ?

-Quelle est l’importance des macrophages engraissés dans les maladies pulmonaires associées à la cigarette électronique ?

-Les cigarettes électroniques ont-elles des effets néfastes sur le développement des poumons chez les adolescents ?

-Quel est l’effet du vapotage sur les populations vulnérables (celles atteintes de maladies préexistantes telles que l’asthme ou la maladie pulmonaire obstructive chronique) ?

-L’utilisation de la cigarette électronique entraîne-t-elle une immunosuppression ?

Tant de questions avec des réponses pour l’instant peu satisfaisantes qui devraient occuper les scientifiques encore quelques années.

Que faire en attendant ?

Avant toute chose, il faut bien sûr miser sur la prévention pour éviter que la population ne fume sous quelque forme que ce soit.

Ensuite, dans un cadre curatif, la cigarette électronique pourrait être utile pour cesser de fumer mais les preuves sont limitées et, dans certaines études, le passage à la cigarette électronique augmente le risque de combiner cigarette normale et électronique au bout d’un an, contrairement au patch nicotinique.

Voilà ce que les investigateurs énoncent comme conseils aux cliniciens : « Les fumeurs et les ex-fumeurs utilisant des cigarettes électroniques devraient recevoir des informations claires sur les incertitudes liées aux risques pour la santé et à la réduction des méfaits, et être encouragés à participer à des thérapies de groupes en vue de cesser de consommer tous les produits contenant du tabac pour, in fine, réduire la dépendance à la nicotine. Les fumeurs devraient, en particulier, être avertis des dangers de la combinaison cigarette et cigarette électronique, qui peuvent entraver les tentatives d’arrêt, et des risques potentiels récemment découverts du passage à la cigarette électronique. »

 

Source : Futura santé

You may also read!

Lutte contre le paludisme : Le vaccin antipaludique R21/Matrix-M™ reçoit une autorisation de mise sur le marché au Burkina

Ceci est un communiqué de presse publié le 23 juillet 2023 par l’Unité de recherche clinique de Nanoro de

Read More...

Pr Georges  Ouédraogo : «Fumer favorise l’augmentation de la glycémie»

Diabète et tabac ? Peu de gens savent que « le tabagisme est diabétogène ». Dans cette interview, Pr Georges Ouédraogo, coordonnateur

Read More...

Centre de radiothérapie de Bogodogo : « Il y est prévu la gratuité des soins pour une catégorie de malades », dixit le premier ministre Apollinaire Kyelem

Le premier ministre Apollinaire Kyelem a exposé la situation de la nation à l’Assemblée législative de transition (ALT), ce

Read More...

Leave a reply:

Your email address will not be published.

Mobile Sliding Menu



GRATUIT
VOIR