Centre hospitalier universitaire Blaise Compaore : l’unité d’hémodialyse désormais fonctionnelle

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Le Centre hospitalier universitaire Blaise Compaoré (CHU-BC) a désormais une unité d’hémodialyse. Ce, grâce à la coopération avec la République de Chine Taïwan. La cérémonie d’ouverture de ladite unité a eu lieu le 6 février 2018 au CHU-BC de Tengandogo à Ouagadougou.

Douze générateurs de dialyse de marque Fresenius, douze lits de dialyse, deux salles de traitement, un polytank pour la conversation de l’eau, des vestiaires pour malades, des pèse-personnes. Ce sont, entre autres, les éléments  du dispositif qui a été mis en place pour accueillir les malades atteints d’insuffisance rénale chronique. En effet, ces malades pourront désormais faire la dialyse au CHU-BC.

Une nouvelle unité d’hémodialyse qui vient un tant soit peu soulager le service de néphrologie du CHU-YO. Du reste,  « ce centre et le CHU-BC Yalgado ont conjugué leurs forces pour la mise en place de cette unité », a affirmé Nicolas Méda, ministre de la Santé, selon qui « l’hémodialyse est la seule option disponible au Burkina Faso ». A entendre le ministre, la mise en place d’une unité d’hémodialyse au sein du CHU-BC permettra d’accroître l’offre de dialyse rénale, de réduire la mortalité liée aux néphropathies et de désengorger ledit centre. Selon le ministre de la Santé, cette unité permettra du même coup de réduire considérablement les charges financières occasionnées par les évacuations sanitaires. Mais quid des ruptures de consommables ? « Nous pouvions ouvrir ce centre en novembre 2017, mais nous voulions nous rassurer que nous avons 6 mois de consommables avant de commencer. Là, nous avons lancé les commandes pour que d’ici trois mois, nous ayons un stock de fonctionnement d’environ un an », a précisé Nicolas Méda. En plus, le ministre a annoncé qu’une « unité de fabrication des consommables sera implantée au Burkina, grâce à la Coopération égyptienne ». Pour terminer, le ministre a fait comprendre que l’ambition du gouvernement, c’est d’étendre les unités d’hémodialyse aux 9 CHR (Centres hospitaliers régionaux) qui en sont dépourvus.

« 200 nouveaux cas d’insuffisance rénale chaque année »

Selon les statistiques, environ 200 nouveaux cas d’insuffisance rénale sont enregistrés chaque année au Burkina Faso. En fait, l’insuffisance rénale chronique, de par sa fréquence et sa gravité, constitue un réel problème de santé publique et une source d’enjeux essentiels dans le monde et particulièrement au Burkina Faso.

L’unité de dialyse du CHU-BC est le fruit de la coopération entre la Chine Taïwan et le Burkina Faso (Ph. A.Ouédraogo)

Pour sa part, Shen Cheng-Hong, ambassadeur de la République de Chine Taïwan au Burkina,  a tenu à préciser que l’unité d’hémodialyse du CHU-BC est le fruit de la coopération bilatérale dans le domaine de la santé, entre la Chine Taiwan et le Burkina Faso. L’ambassadeur a précisé que « le coût total du don s’élève à 600 000 euros soit 393 574 200 F CFA. » Il a souhaité que ce don puisse être d’une grande utilité pour les patients dialysés. Des patients qui sont d’ailleurs ravis de l’ouverture de cette unité d’hémodialyse. En effet, Ouoba Claudine, Secrétaire générale de l’Association burkinabè des dialysés et insuffisants rénaux (ABUDIR), a, au nom des malades, exprimé toute sa gratitude à l’endroit des donateurs. « Nous attendions ce centre depuis longtemps », a-t-elle dit. Des doléances, les malades en ont : « Nous demandons que des centres d’hémodialyse soient installés sur tout le territoire national ». Pour eux, faire la dialyse une fois tous les 5 jours est désormais un mauvais souvenir. « Garder ton pipi en toi durant 5 jours, c’est vraiment dégoûtant. Au CHU-BC, nous avons la possibilité de faire la dialyse trois fois par semaine », a affirmé Claudine Ouoba. Un satisfecit teinté de zones d’ombre à cause du coût de la dialyse. « 500 000 F CFA, ce n’est pas facile, au vu du niveau de vie des malades », a laissé entendre Claudine. Et   Dr Salimata Edwige Yaméogo/Sanogo, néphrologue au CHU-BC, de préciser que les 500 000 F CFA déboursés par le malade sont les frais qui couvrent la dialyse pour toute la vie, c’est-à-dire « le processus d’épuration du sang, un mécanisme qui permet d’extraire tous les déchets toxiques qu’il y a dans le sang du fait que les reins ne fonctionnent pas ».  Selon Dr Yaméogo, l’Unité d’hémodialyse du CHU-BC espère alléger le service de néphrologie du CHU-YO en soulageant au moins 8 patients par jour. La cérémonie s’est achevée par la visite de l’unité d’hémodialyse par les officiels, en l’occurrence le ministre de la Santé, Nicolas Méda, et l’ambassadeur Shen Cheng-Hong.

Françoise DEMBELE

 

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