La Journée mondiale du Diabète (JMD) est commémorée les 14 novembre de chaque année. Depuis 2021, date marquant le centenaire de la découverte de l’insuline, la JMD a pour thème «Accès aux soins du diabète». Ce thème couvre la campagne mondiale 2021-2023. C’est dans le cadre de cette commémoration, que l’ONG Santé Diabète, en partenariat avec le ministère de la Santé et la société civile ont animé, une conférence de presse, le lundi 14 novembre 2022 à Ouagadougou afin de présenter aux journalistes, l’état des lieux de cette maladie et les différentes actions de sensibilisation et de plaidoyer entreprises dans le cadre de la lutte contre le diabète.
On estime à plus de 537 millions de personnes diabétiques dans le monde, un chiffre qui pourrait grimper à 783 millions en 2045 si rien n’est fait, selon la Fédération internationale du diabète (FID). Et plus de 6,7 millions de personnes sont décédées en 2021 en raison de leur diabète, soit une augmentation de 2,5 millions par rapport à 2019 (4,2 millions de décès). C’est dans l’optique d’inverser cette tendance que la campagne de la journée mondiale du diabète vise à sensibiliser aux défis liés à l’accès aux soins des milliers de personnes atteintes de diabète au Burkina Faso et à la réduction des facteurs de risque du diabète chez les personnes à risque.
Défini comme une maladie chronique non transmissible, caractérisée par une élévation permanente de la glycémie, c’est-à-dire du taux de sucre dans le sang, le diabète constitue de plus en plus un motif de consultation dans les formations sanitaires au Burkina Faso. En effet, révèle Dr Josiane Bouda, chef de projet prévention à l’ONG Santé Diabète, environ 1 million de Burkinabè âgés de 16 à 69 ans sont diabétiques soit un taux de prévalence de 4,9%, selon une enquête nationale conduite par le ministère de la Santé en 2021.
D’après le rapport de l’INSD, de 3849 cas de diabète recensés en 2013, on est passé à 13 796 cas en 2018, souligne Dr Bouda. D’où l’intérêt pour la population de prendre conscience que « nous sommes tous à risque et que chacun devrait travailler à sa façon, pour limiter l’avancée de cette maladie, à commencer par la prévention, faire attention à son hygiène de vie, avoir une activité physique régulière(…)».
Changer nos modes de vie pour barrer la route au diabète
Embouchant la même trompette, la Directrice de la prévention et du contrôle des maladies non transmissibles, Dr Marie Emmanuelle Zouré fait comprendre qu’il existe deux types de facteurs à risque pour les maladies non transmissibles. A entendre ses explications, il y a des facteurs non modifiables tels que la génétique et l’âge et ceux modifiables sur les lesquels on peut travailler pour prévenir la survenance du diabète. Et ceux-ci sont fortement liés au mode de vie, au surpoids, à l’obésité, à la consommation d’alcool et de tabac, à la sédentarité etc.
« De plus en plus de personnes décèdent du fait des maladies non transmissibles, conséquences liées à nos modes de vie, rythmée par la sédentarité, la consommation d’alcool et de tabac et notamment une hygiène alimentaire trop grasse, sucrée et ou salée », déplore Dr Zouré. Elle ajoute que « les maladies non transmissibles sont fortement liées à l’habitudes de vie, et au vieillissement de la population. Et ce qui pose problème, c’est que ce sont des maladies dites du sujet âgé, mais qui tue des sujets jeunes surtout en Afrique ».
C’est pourquoi, informe-t-elle, il est recommandé, d’adopter une bonne hygiène de vie, de manger peu gras, peu salé, peu sucré, de ne pas consommer de l’alcool, du tabac, de pratiquer une activité physique régulière et de se faire dépister régulièrement.
Samiratou OUEDRAOGO