Au Bénin, l’affaire Mohammed Atao, du nom de ce député soupçonné de vendre des faux médicaments, connaît un nouveau rebondissement. L’élu est en fuite depuis décembre quand police a saisi chez lui et dans des immeubles lui appartenant plus de 100 tonnes de produits pharmaceutiques. Depuis le 20 février, plusieurs grossistes en médicaments sont en prison. Soupçonnés d’avoir vendu des produits falsifiés ou toxiques aux pharmacies, ils ont comparu le 21 février au tribunal de Cotonou, avec le directeur des pharmacies et médicaments qui lui s’est présenté libre.
Des saisies de faux médicaments avaient été effectuées en décembre dernier au Bénin. Les produits venaient de New Cesamex, un laboratoire indien. Ils étaient stockés illégalement et dans de mauvaises conditions chez le député Mohammed Atao, en fuite depuis, ou dans certains de ces entrepôts.
Ce laboratoire a reçu en 2008 une autorisation de mise sur le marché pour ses produits, délivrée par la Direction des pharmacies et des médicaments de l’époque. Sa filiale béninoise pouvait donc les importer régulièrement.
Elle a fourni les dispensaires et les hôpitaux publics via la Centrale d’achat des médicaments essentiels ainsi que quatre grossistes agréés au Bénin. Ces structures sont les seules habilités à stocker les produits.
Défaillances du système
La justice reproche à leurs dirigeants d’avoir vendu de faux médicaments achetés auprès de New Cesamex. On parle de « faux » médicaments s’ils sont de qualité douteuse ou mal conservés. Dans ce cas, ils perdent leur principe actif.
Les avocats des grossistes contestent l’accusation. Ils ont demandé leur mise en liberté en attendant le 6 mars, date du procès, mais leur demande a été rejetée.
Dans la salle du tribunal pleine, de nombreux pharmaciens étaient présents. Pour eux, cette affaire met en lumière les défaillances du système. Ils rappellent que l’Etat a pour rôle de contrôler le circuit des produits pharmaceutiques.
Source : RFI