L’Association pour la promotion des femmes et le développement inclusif a organisé une session de sensibilisation au profit de jeunes filles et de jeunes garçons sur l’avortement sécurisé afin de leur expliquer le concept de l’avortement sécurisé et quand est-ce qu’on peut y avoir recours. C’était du 25 au 30 septembre 2020 à Ouagadougou.
En principe l’avortement est interdit au Burkina Faso. Mais la femme ou la jeune fille peut y avoir recours dans des conditions bien encadrées par la loi. D’où l’avortement sécurisé. Et c’est ce concept, ses tenants et ses aboutissants que l’Association pour la promotion des femmes et le développement inclusif a expliqué aux jeunes de la région du Centre à travers une séance de sensibilisation qui a duré du 25 au 30 septembre 2020 au siège de l’association. Il s’est agi de développer les sujets relatifs au droit à la santé de la reproduction, à l’avortement et à ses conséquences sociales dans le monde et au Burkina Faso. Des sujets comme les raisons de l’avortement, la catégorie de personne qui a recours à l’avortement, les fondements sociologiques de l’avortement dans la culture burkinabè, les attitudes que les professionnels de santé doivent avoir vis-à-vis des clientes qui ont besoin soit de l’avortement sécurisé soit des soins après avortement et les lois qui encadrent l’avortement au Burkina Faso ont aussi été développés. A ce sujet, la loi dispose que les femmes ont le droit de se faire avorter avec l’aide du ministère public ou du médecin, en cas de viol, d’inceste, de malformation ou tous autres causes mettant la vie de la mère en danger.
Au sortir de la séance de sensibilisation, les participants ont salué la tenue de la rencontre. Ils ont également souhaité d’autres rencontres de sensibilisation afin d’aborder de façon plus approfondie d’autres sujets dans le cadre de la santé sexuelle et reproductive.
Selon le ministère de la Santé, plus d’un quart (25%) de la mortalité maternelle au Burkina Faso est imputable à l’avortement non sécurisé, une proportion extrêmement élevée, si on la compare au taux mondial qui est de 13%.
Des données d’une étude effectuée par l’ISSP-Guttmacher, il ressort que 105 000 avortements ont eu lieu au Burkina Faso en 2012, et qu’approximativement 50% d’entre eux ont été suivis de complications. Le taux d’avortement national étant de 25 pour 1000 pour les femmes âgées de 15 à 49 ans. Il ressort également que chaque jour dans le monde, il y a plus de 1,14 milliard de rapports sexuelles, avec plus de 910 000 conceptions. Cette situation engendre 420 000 avortements précoces ou tardifs dont 91 000 provoqués, 10 000 morts nés, 390 000 naissances vivantes.
L’Association pour la promotion des femmes et le développement inclusif est une organisation à but non lucratif créée en 2018. Cette association a pour vocation de contribuer à l’épanouissement des femmes et hommes en matière de santé et de développement.
Pour rappel, la première séance de sensibilisation a eu lieu en janvier 2020 et a connu la participation des femmes venues en consultation.
Françoise DEMBELE