Le Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF) mène la lutte contre la malnutrition au Sahel. C’est dans ce sens que l’UNICEF a lancé le projet Alimentation des jeunes enfants et des nourrissons (ANJE) dans l’optique d’instaurer les bonnes pratiques, en matière d’alimentation du nourrisson et du jeune enfant, qui vont bouter la malnutrition hors du Sahel. Pour ce faire, des cadres de sensibilisations appelés Groupe d’apprentissage et de suivi des pratiques d’ANJE (GASPA) ont été créés dans plusieurs villages de la Région du Sahel. Dans le cadre des activités de l’UNICEF, une caravane de presse a été initiée du 26 au 29 juillet 2016, par l’UNICEF en collaboration avec le Japon et l’Union européenne. La caravane a parcouru plusieurs formations sanitaires dans plusieurs localités de la Région du Sahel qui bénéficient de l’intervention de l’UNICEF en matière d’ANJE.
«Mon enfant a 15 mois et je suis les séances de sensibilisation depuis 7 mois. A travers ces séances, on nous a montré comment faire une bouillie enrichie à base d’ingrédients locaux pour nos enfants. Maintenant je fais de la bouillie enrichie pour mon enfant qui grandi bien. Mon mari est favorable à la pratique et m’encourage à participer au GASPA». Tel a été le récit de dame Aïssatou Hamadou Dicko, qui s’est confiée aux caravaniers lors de leur passage le 27 juillet à Selbo, village situé à une quinzaine de kilomètres de Dori. Ce jour-là, le GASPA de Selbo, composé d’une quinzaine 
Pour la réussite de la pratique d’ANJE tout le monde est impliqué dans le village, en l’occurrence les tradipraticiens, les leaders coutumiers et les maris des épouses. Gage de la réussite du projet ANJE dans la communauté. Et ce projet commence à avoir des retombées positives dans la communauté de Selbo. En témoigne, Aïbata Ouédraogo/Maïga, responsable de la maternité du Centre de santé et de promotion sociale (CSPS) de Selbo: « Avec les sensibilisations le nombre des enfants souffrant de malnutrition est relativement en baisse parce que les femmes commencent à comprendre l’importance de bien alimenter les enfants ». En ce qui concerne les causes de la malnutrition, la responsable de la maternité pointe du doigt, le sevrage brusque des enfants, les grossesses rapprochées, les interdits alimentaires propres à la communauté et la pauvreté. Par rapport à la prise en charge des enfants souffrant de malnutrition, Aïbata Ouédraogo/Maïga a déclaré qu’au niveau du CSPS, « ce sont les malnutris aigus modérés (MAM) et les malnutris aigus sévère (MAS) sans complications qui sont pris en charge chaque semaine afin de suivre l’évolution des enfants à travers la prise des paramètres anthropométriques. Nous donnons aux enfants des Aliments thérapeutiques prêts à l’emploi (ATPE) comme le plumpy nut pour les MAS et le plumpy sup pour les MAM ».
La distribution des ATPE s’effectue après la pesée des enfants. Et le 29 juillet dernier au Centre médical Urbain de Dori, les journalistes ont assisté à une distribution gratuite de plumpy nut au profit des MAS sans complications. Les MAS avec complications sont référés au Centre de récupération et d’éducation nutritionnelle en interne (CRENI).
Comme cela a été le cas de Dicko Adama, 2ème jumelle, âgée d’environ 5 mois avec 2,900 kg tandis que la 1ere jumelle pèse 4,800 kg. Selon Dr Doriane Zongo, responsable au CMU de Dori, ces genres de situation peuvent être dus à l’allaitement, «C’est-à-dire que les deux jumeaux n’ont pas la même fréquence d’allaitement ». En ce qui concerne la deuxième jumelle, Dr Doriane Zoungrana a affirmé qu’elle sera prise en charge au CRENI par le lait thérapeutique.
De façon générale, la situation de la malnutrition est préoccupante dans le District sanitaire de Dori. Dr Arnaud Sawadogo, médecin chef du District sanitaire de Dori a laissé entendre « que la situation n’est pas reluisante dans le district en matière de malnutrition. Et le taux d’enfants malnutris reste important en dépit des efforts déployés par le gouvernement et les partenaires ». Mais dit-il « l’espoir est permis avec l’appui de l’UNICEF dans la mise en œuvre du projet ANJE ».
Par ailleurs, la caravane de presse a aussi effectué une sortie le 27 juillet à la formation sanitaire du camp des réfugiés de Goudebou situé à environ 5 kilomètres de Dori où le projet ANJE de l’UNICEF est mis en œuvre par l’ONG Centre de support en santé internationale (CSSI). Selon Dr Marcelin Dayamba de CSSI « la malnutrition est une réalité dans le camp des réfugiés parce qu’une enquête faite en décembre dernier a relevé un taux de malnutrition aigu global de 6%. Malgré les réticences de la population du camp, les comportements tendent vers le changement avec l’appui des agents communautaires mais ce n’est pas facile ».
En dépit de toutes les actions menées en faveur de la réduction de la malnutrition dans la Région du sahel, les taux d’enfants malnutris au Sahel restent élevés. Mais avec le projet ANJE, l’UNICEF compte surmonter les résiliences liées à la malnutrition des enfants dans la Région du Sahel.
Anavah Koeta
