A l’occasion de la Semaine mondiale de l’allaitement maternel (SMAM), organisée par l’Unicef et l’OMS depuis 1992, et qui se déroule cette année du 1er au 7 août 2017 dans 120 pays du monde, l’ONG Action contre la faim (ACF) dénonce les stratégies de marketing mises en place par les entreprises agroalimentaires dans les pays en développement.
« Ensemble, protégeons l’allaitement loin des conflits d’intérêts ». C’est le thème de cette année pour la Semaine mondiale de l’allaitement, qui rappelle les règles du Code de commercialisation des produits de substitution du lait maternel, comme les laits en poudre, notamment dans les pays en développement où les risques de sous-nutrition des enfants sont plus élevés.
L’allaitement maternel permettrait de sauver la vie de plus de 800 000 enfants par an dans le monde, mais le nombre de femmes qui donnent le sein ne cesse de diminuer, notamment en Afrique. Les fabricants de lait en poudre sont mis en cause par certaines associations, qui dénoncent leurs pratiques publicitaires.
« Ce sont par exemple la publicité dans les centres de santé, dans les maternités, la distribution d’échantillons de lait en poudre directement aux mamans, ou alors parfois aussi aux personnels de santé, qui vont être encouragés par des incitations financières ou par un don de matériel par exemple, à ensuite promouvoir les produits directement auprès des mères », explique Manon Ravaux, d’Action contre la faim.
Depuis plus de 30 ans, un code international, élaboré par l’Unicef et l’OMS, règlemente ces pratiques publicitaires. Mais ça ne suffit pas, confie Judith Kaboré, représentante d’Action contre la faim en Afrique de l’Ouest : « Avec les entreprises d’agroalimentaire, c’est souvent difficile de se comprendre, vu qu’elles sont poussées par la recherche du profit. Le Code ne les empêche pas de vendre leurs produits, mais il essaie de règlementer la manière dont ils commercialisent leurs produits. »
Pour Action contre la faim, l’intérêt de santé publique doit primer sur les intérêts commerciaux. L’ONG en appelle donc à la responsabilité sociale de certaines entreprises qui fabriquent du lait en poudre.
Source : RFI